Competition between Lobbies and Environmental Regulation : Three Essays
Auteur / Autrice : | Houda Hafidi |
Direction : | Guillaume Cheikbossian |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 05/12/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economie Gestion de Montpellier (2015-.... ; Montpellier) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'Économie de l'Environnement - Montpellier (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Mahenc |
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Cheikbossian, Philippe Mahenc, Mireille Chiroleu-Assouline, Philippe De Donder, Philippe Bontems | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Mireille Chiroleu-Assouline, Philippe De Donder |
Mots clés
Résumé
Le changement climatique et les problèmes environnementaux devenant sans doute la plus grande menace à laquelle l'humanité est confrontée, un besoin impérieux de réglementation environnementale publique et privée s'est imposé. Les groupes directement affectés par ces réglementations sont fortement impliqués dans l'élaboration des politiques, faisant de la politique environnementale un terrain fertile pour les politiques d'intérêts spéciaux ou simplement le lobbying. Cette thèse vise à étudier la compétition entre les lobbies autour des politiques environnementales et ses impacts sur le bien-être social. Nous proposons donc trois chapitres théoriques, chacun adoptant une approche assez différente pour modéliser les interactions entre les lobbies verts et industriels. Le premier chapitre est motivé par le constat de plus en plus évident que les lobbies, et en particulier les groupes environnementaux, investissent dans la persuasion publique (le lobbying indirect), afin d'influencer la conscience environnementale du grand public, qui est très importante dans l'élaboration des politiques environnementales au sein des démocraties. Nous développons donc un modèle microfondé pour étudier l'impact du lobbying direct (fournir des contributions politiques aux décideurs publics) et indirect sur la rigueur de la politique environnementale. Nos résultats montrent un comportement plus agressif dans la compétition de persuasion publique pour le lobby vert. En outre, une augmentation du pouvoir du lobby vert entraîne toujours une politique environnementale plus stricte, alors que l'inverse n'est pas toujours vrai pour le lobby industriel.Le deuxième chapitre tente de relier les deux domaines de la réglementation environnementale : la politique privée et la politique publique, en considérant une ONG verte et une entreprise polluante en concurrence sur ces deux niveaux. Nous analysons en particulier les stratégies de collecte de fonds de l'ONG verte, modélisées comme une compétition de politique privée entre l'entreprise et l'ONG, afin de financer ses dépenses de politique publique/lobbying. Nos résultats montrent que l'intensité de la concurrence dans la politique publique entre les deux lobbies dépend de la relation entre les courbures des fonctions de dommage et de bénéfice des émissions polluantes. Cependant, dans la compétition politique privée, l'ONG montre toujours un comportement plus agressif. En outre, la politique environnementale devient toujours plus stricte à mesure que l'ONG devient plus efficace dans la collecte de fonds. Enfin, le troisième chapitre cherche à savoir si la concurrence entre les lobbies verts et industriels est profitable du point de vue du bien-être social. Pour ce faire, nous développons un modèle de marché réciproque avec deux pays, liés par le commerce et la pollution transfrontalière. Les lobbies verts et industriels se font concurrence sur la rigueur de la politique environnementale en faisant directement pression sur le décideur public de chaque pays. Nos résultats montrent que l'autorisation du lobbying national et/ou international peut entraîner une amélioration du bien-être social, sous certaines conditions relatives à la force des lobbies. Ce résultat est particulièrement intéressant car il montre que la concurrence entre les lobbies peut imiter l'effet des accords environnementaux internationaux ou régionaux,surtout dans un contexte où la coordination des politiques environnementales entre pays souverains devient de plus en plus difficile.