Thèse soutenue

Etude de la potentialisation de la curcumine par des nanoparticules pour traiter les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin

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Auteur / Autrice : Norhane Salah
Direction : Didier Betbeder
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biomolécules, pharmacologie, thérapeutique
Date : Soutenance le 01/12/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institute for Translational Research in Inflammation (Lille) - Institute for Translational Research in Inflammation - U 1286
Jury : Président / Présidente : Laurent Dubuquoy
Examinateurs / Examinatrices : Federico Perche, Rachel Marion
Rapporteurs / Rapporteuses : Federico Perche, Rachel Marion

Résumé

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Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, englobant la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, est une affection à long terme résultant d'une inflammation intestinale auto-entretenue. Étant donné que les progrès dans la compréhension de la pathogénèse des MICI n'ont pas été entièrement élucidés, identifier des cibles thérapeutiques curatives ou préventives efficaces contre les MICI reste un défi à relever. Les traitements classiques des MICI se concentrent sur la réduction de l'activité inflammatoire en atténuant la prolifération et l'activité pro‐inflammatoire des cellules immunitaires. Afin de réduire le risque d'événements indésirables à un niveau acceptable les chercheurs étudient également les thérapies alternatives naturelles à base de probiotiques qui pourraient permettre une meilleure prévention des MICI. Parmi les probiotiques les plus utilisés, on retrouve les flavonoïdes, présents dans les fruits, les légumes. Dans de nombreux pays, ils sont quotidiennement consommés. Les flavonoïdes possèdent diverses activités pharmacologiques anti inflammatoires, anti cancer, les antimicrobiens et antiparasitaires. Dans le cadre de mon projet de thèse notre intérêt s'est porté sur les propriétés anti-inflammatoires de la curcumine. La curcumine est le curcuminoïde majeur (50 à 60%) présent dans la plante et se décompose en deux autres composants majeurs, à savoir la déméthoxycurcumine (DMC) 20 à 30%, et la bisdéméthoxycurcumine (BDMC) 7 à 20%. Actuellement, de nombreux pays dont les États-Unis, La France, l'Inde, le Japon commercialisent la curcumine comme complément alimentaire sous forme de gélules, de pommades médicinales, de crèmes, de savons et de produits alimentaires. La curcumine diminue efficacement l'activité des cytokines pro-inflammatoires (IFNγ, TNFα, IL1 et IL8) en inhibant l'activation d'inflammasomes mais également en interférant avec de nombreux facteurs de transcriptions et molécules de signalisation notamment le facteur NFκB, les voies de signalisations JAK/STAS, MAPK et β caténine. Dans notre première étude publiée dans le journal International Journal of Pharmaceutics : X nous avons pu mettre en évidence la capacité des NPL à délivrer de la curcumine dans les Caco-2 soumis à deux conditions saine ou inflammatoire. Nous avons ensuite comparé deux méthodes de résolution de cette inflammation, soit un modèle dit « early treatment » avec un traitement court de 4h, ou un modèle dit « late treatment » avec un traitement plus long de 24h en présence de l'agent inflammatoire. Les résultats font état d'une diminution des cytokines inflammatoire grâce à la formulation NPLCur, nous avons pu obtenir des effets comparables à ceux induit par le corticoïde de classe IV qu'est la dexamethasone. De plus nous avons observé une stimulation de l'expression de la cytokine anti-inflammatoire IL10.Ensuite, nous avons choisi pour objectif de vérifier si dans un contexte inflammatoire tel que les MICI, la formulation NPLCur qui pourrait être en contact avec les cellules immunitaires sous adjacentes de l'épithélium inflammée et endommagé, pouvait ou non participer à la résolution de cet état inflammatoire. Nous avons reproduit les modèles sain et inflammée publier précédemment et appliqué les traitements court ou long au modèle THP-1, un modèle de cellules immunitaire différencié en macrophage.Et d'après nos résultats la réponse est oui, nous démontrant que cette formulation peut pénétrer dans les macrophages et induire une diminution des cytokines pro-inflammatoire, tout en stimulant l'IL-10. L'utilisation d'un nanovecteur, ou plusieurs, associés à des molécules anti-inflammatoires, vont permettre de renforcer les effets anti-inflammatoires, tout en diminuant la dose de médicament et donc diminuer les effets secondaires. Cependant, passer d'une production limitée à des modèles in vitro ou in vivo à une production à grande échelle industrielle soumet la conception de ces nanoparticules à de nouvelles exigences.