Thèse soutenue

Spéciation et évolution des génomes organellaire chez des lignées de Silene nutans (Caryophyllaceae)

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Auteur / Autrice : Zoé Postel
Direction : Pascal Touzet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie de l'environnement, des organismes, des populations, écologie
Date : Soutenance le 08/12/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Evolution, Ecologie et Paléontologie (Evo-Eco-Paléo)
Jury : Président / Présidente : Xavier Vekemans
Examinateurs / Examinatrices : Fabienne Van Rossum, Jacqui Shykoff
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Karrenberg, Alexander Papadopulos

Résumé

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Via l'émergence de barrières à la reproduction qui isolent les populations les unes des autres, la spéciation est le processus qui conduit à la formation de nouvelles espèces. Par ailleurs, les génomes organellaires peuvent être impliqués dans ce processus, par le biais d'incompatibilités cytonucléaires. Leur mode de transmission peut également influencer l'évolution de l'isolement reproducteur (IR) entre populations. Dans ce travail de thèse, j'ai travaillé sur l'influence des génomes organellaires sur l'évolution de l'isolement reproducteur entre quatres lignées de Silene nutans et ai tenté de reconstruire le scénario évo-démographique qui a façonné leur évolution. Dans un premier temps, via l'utilisation de données génomiques et transcriptomiques, nous avons tenté d'identifier des candidats d'incompatibilités chloro-nucléaires impliquées dans l'IR entre ces lignées. Nous avons ensuite approfondi l'analyse d'un complexe candidat: le ribosome chloroplastique. Par ailleurs, l'IR semble être incomplet entre ces lignées puisque certains hybrides ont survécu. Nous avons donc testé une transmission paternelle du génome chloroplastique chez cette espèce, qui pourrait avoir sauvé certains de ces hybrides. Nous avons génotypé les hybrides survivants pour six SNP chloroplastiques et déterminé s'ils avaient hérité du génome chloroplastique paternel ou maternel. En permettant la transmission d'un génome chloroplastique moins incompatible, la fuite paternelle semble bien avoir sauvé certains de ces hybrides. Les génomes mitochondriaux pourraient également être impliqués dans l'IR, par le biais d'incompatibilités mito-nucléaires. Du fait de leur co-transmission, les génomes organellaires sont supposés être en déséquilibre de liaison étroit, présentant ainsi des schémas évolutifs similaires. Nous les avons comparés en utilisant les données génomiques des deux génomes organellaires, pour des individus des quatre lignées. Ces schémas évolutifs se sont révélés particulièrement contrastés, les gènes mitochondriaux présentant du polymorphisme partagé à l'inverse des gènes chloroplastiques contenant des substitutions fixées différemment entre lignées. Des événements de type recombinaison ont également été identifiés dans les gènes mitochondriaux. Enfin, nous avons reconstruit l'histoire évo-démographique des quatre lignées de S. nutans, en utilisant les données RNAseq et des méthodes ABC. Un scénario de spéciation allopatrique a été identifiée entre les quatre lignées, avec des temps de séparation cohérent avec les maximums glaciaires.