Thèse soutenue

Etude à l'échelle de la microstructure de l'effet de l'hydrogène sur l'accommodation de la déformation plastique d'un acier lean duplex

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Auteur / Autrice : Rana Bchara
Direction : Ingrid Proriol Serre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie des matériaux
Date : Soutenance le 12/12/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité Matériaux et Transformations (Lille ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Edmond Abi Aad
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Bernard Vogt, David Tingaud, Thierry Gloriant
Rapporteur / Rapporteuse : Jacques Stolarz, Christophe Tromas

Résumé

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La particularité des aciers inoxydables duplex (DSS) est la présence simultanée de deux phases différentes, la ferrite et l'austénite, qui offre une excellente combinaison d'une haute résistance à la corrosion et de bonnes propriétés mécaniques. Dans certaines applications et sous des conditions sévères comme la présence d'hydrogène et les hautes températures, les DSS sont exposés à la fragilisation par hydrogène (HE) et à la fragilisation par vieillissement à 475 °C. Les différents états métallurgiques de la ferrite et de l'austénite constituent une véritable difficulté pour la compréhension de l'effet de l'hydrogène sur leur comportement mécanique en termes de rupture de l'acier. Le présent travail vise à comprendre l'effet de l'hydrogène sur le comportement d'un acier inoxydable lean duplex à l'échelle microstructurale en considérant trois états métallurgiques différents : recuit, écroui et vieilli à 475 °C. Pour atteindre cet objectif, la propension de l'hydrogène à diffuser dans le matériau en fonction de sa microstructure a été étudiée, puis l'accommodation de la déformation plastique de chaque phase pour chaque état métallurgique. La profondeur de l'hydrogène a été déterminée à partir d'essais de traction et l'étude des faciès de rupture par Microscopie Électronique à Balayage (MEB). Concernant l'interaction hydrogène-plasticité, le matériau a été soumis à une sollicitation cyclique afin d'accumuler une déformation plastique importante dans le matériau sans induire une instabilité ou une fissuration de l'acier. Les marques de glissement ont été caractérisée par Microscopie à Force Atomique (AFM) et MEB, les structures de dislocations détectées en utilisant l'Imagerie de Contraste par Canalisation d'Électrons (ECCI). Les faciès fragiles de l'austénite et de la ferrite ont été clairement distingués après 5 heures de chargement cathodique en hydrogène. La taille de la zone fragile dépend fortement de l'état métallurgique du matériau, elle était plus importante pour l'acier avec un état recuit. Pour les trois états métallurgiques étudiés, une déformation plastique plus importante est observée au niveau de l'austénite après l'addition de l'hydrogène. La nucléation de nouvelles sources de dislocation provenant de la présence d'hydrogène semble favoriser l'interaction entre les dislocations émises qui peuvent à leur tour affecter la mobilité des dislocations. La présence d'hydrogène a limité la déformation plastique de la ferrite, en particulier pour les états écroui et vieilli à 475 °C. L'effet de l'hydrogène peut en effet bloquer le mouvement des dislocations. La ferrite devient plus sensible à la fragilisation par l'hydrogène après vieillissement par l'existence de clusters riches en Cr qui servent de piégeage à hydrogène. De plus, la présence d'une fine couche écrouie à la surface de l'acier recuit empêche la pénétration de l'hydrogène à longues distances dans la structure de celui-ci.