Valorisation de la diversité chimique et génétique du houblon sauvage de la région Hauts-de-France dans un objectif de développement variétal et d'applications agro-alimentaires et agricoles
Auteur / Autrice : | Anne-Sophie Paguet |
Direction : | Céline Rivière, Sevser Sahpaz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biotechnologies agroalimentaires, sciences de l'aliment, physiologie |
Date : | Soutenance le 27/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Lille ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : UMR Transfrontalière BioEcoAgro |
Entreprise : Institut français des boissons, de la brasserie et de la malterie | |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Reignault |
Examinateurs / Examinatrices : Alain Hehn, Ali Siah, Marc Schmitt | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandre Maciuk, Séverine Derbré |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le houblon, Humulus lupulus L., est une plante de culture traditionnelle dans le Nord de la France. Les inflorescences femelles, nommées aussi cônes, sont utilisés en brasserie pour apporter amertume et arômes à la bière, ainsi que pour leurs propriétés antimicrobiennes. Ces propriétés sont étroitement liées à leur composition chimique originale. En particulier, le houblon produit des chalcones prénylées dont le xanthohumol et le desméthylxanthohumol, ainsi que des dérivés d'acylphloroglucinols avec les analogues de l'humulone (acides α) et les analogues de la lupulone (acides β). Par ailleurs, l'huile essentielle de cônes est principalement représentée par des monoterpènes et des sesquiterpènes majoritaires non oxygénés (β-myrcène, β-caryophyllène et α-humulène). L'amertume recherchée par les brasseurs est due aux acides alpha, tandis que les arômes proviennent des composés volatils. Depuis quelques années, le regain d'intérêt des consommateurs pour les bières artisanales et aromatiques donne un nouveau dynamisme à la filière houblon en région. Dans ce contexte, notre étude visait à investiguer la diversité génétique, chimique et phénotypique des houblons sauvages du Nord de la France, reconnus comme une source potentielle de caractères intéressants pour l'amélioration variétale. Pour cela, cinquante houblons sauvages ont été collectés sur différents biotopes du Nord de la France et mis en culture en houblonnière expérimentale. Ces houblons sauvages ont été comparés à dix variétés commerciales cultivées en région, et trois variétés anciennes. Une caractérisation du biotope a été réalisée sur des échantillons de sol. Les analyses génétiques des différents houblons se sont concentrées sur l'étude des régions microsatellites. La caractérisation phytochimique des houblons collectés in-situ et ex-situ a porté sur la quantification des composés phénoliques prénylés majoritaires par UHPLC-UV, l'analyse métabolomique non ciblée par UHPLC-HRMS et l'analyse des composés volatils par HS-SPME GC-MS. Des bières ont également été brassées avec les cônes de certains houblons de notre collection et ont fait l'objet d'une caractérisation physico-chimique, d'une analyse de leur composition en composés volatils par SBSE-GC-MS et de leurs propriétés organoleptiques par un panel de dégustateurs. Les données multivariées obtenues au cours de ces différentes analyses ont été complétées par analyse multifactorielle. Ces résultats ont révélé une grande diversité génétique et chimique parmi les accessions sauvages, mais également l'importance de l'effet terroir sur la composition chimique du houblon. Ces différents jeux de données et leur analyse statistique constituent un solide support pour l'étude de cette diversité.