Thèse soutenue

Développement de compléments alimentaires antidiabétiques et antibactériens à base de lavandes du Maroc
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Auteur / Autrice : Salima Boutahiri
Direction : Sevser SahpazTouriya ZairFerdinand Kouoh Elombo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biotechnologies agroalimentaires, sciences de l'aliment, physiologie
Date : Soutenance le 19/03/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....) en cotutelle avec Université Moulay Ismaïl (Meknès, Maroc)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Charles Viollette - UMR Transfrontalière BioEcoAgro
Jury : Président / Présidente : Nour-Eddine El Moualij
Examinateurs / Examinatrices : Laila Nassiri, Bruno Eto
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Mattar, Mohamed Fahim, Abdelhakim El Omri

Résumé

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Les lavandes sont largement utilisées au Maroc pour leurs différentes propriétés thérapeutiques. Le but de ce travail est la valorisation de ces lavandes par la mise sur le marché des compléments alimentaires qui répondent aux exigences de sureté et de sécurité. Pour ce faire, différentes études ont été réalisées.Une étude ethnobotanique a été effectuée dans la région Fès-Meknès pour mieux comprendre les utilisations traditionnelles de six espèces de lavandes, dont deux cultivées (Lavandula angustifolia Mill. et Lavandula x intermedia Emeric ex Loisel.) et quatre spontanées (Lavandula pedunculata (Mill.) Cav., Lavandula stoechas L., Lavandula multifida L. et Lavandula dentata L.). D’après cette étude, 92,71% des enquêtés utilisent la lavande, sous forme de décocté à 28,90% ou d’huile essentielle (HE) à 27,98%, avec une préférence pour les espèces cultivées. L’usage le plus courant est thérapeutique (41,69%), notamment pour soigner les affections dermatologiques (24,74%) et génito-urinaires (24,48%).Une étude phytochimique a été réalisée sur les six espèces de lavandes choisies, d’une part, pour étudier la variation de la composition chimique des extraits phénoliques et des HE des lavandes cultivées dans différentes régions, et d’autre part, pour interpréter les activités biologiques et pharmacologiques obtenues. Pour cela, 24 échantillons ont été étudiés, dont 20 correspondaient aux lavandes cultivées à Khénifra, Azrou, Ifrane, Dayet Aoua et Oulmès et récoltées pendant plusieurs années. L’analyse par CG-SM a révélé les composés majoritaires des HE des lavandes cultivées (linalol, 1,8-cinéole, camphre et acétate de linalyle) et spontanées (fenchone, camphre et 1,8-cinéole). Les décoctés de ces lavandes ont fait preuve d’une richesse en polyphénols (jusqu’à 313,18 ± 2,35 mg équivalent acide gallique/g d’extrait) et d’une forte présence de l’acide rosmarinique détecté par CLUHP-SM.Une étude biologique a porté sur les propriétés antiradicalaires, antioxydantes et antimicrobiennes des HE et des extraits phénoliques des lavandes. Les résultats ont montré que les activités antiradicalaires et antioxydantes corrèlent positivement avec les teneurs en polyphénols. Par ailleurs, les décoctés ont fait preuve de propriétés antimicrobiennes plus intéressantes que les HE, avec des concentrations minimales inhibitrices allant jusqu’à 0,20 ± 0,07 mg/mL contre Staphylococcus epidermidis. De plus, la combinaison de L. pedunculata et Salvia lavandulifolia a amplifié l’effet antibactérien obtenu par les extraits seuls. En outre, l’effet de la digestion sur la composition chimique des décoctés a été étudié et leurs profils chromatographiques avant et après digestion n’ont pas révélé des différences significatives dans leurs compositions chimiques.Une étude pharmacologique s’est focalisée sur les propriétés antidiabétiques in vitro (sur les enzymes digestives), ex vivo (en chambre d’Ussing) et in vivo (test de tolérance orale au glucose). Les résultats ont montré que le décocté de L. pedunculata inhibe l’activité des enzymes alpha-amylase pancréatique (CI50 = 0,44 ± 0,05 mg/mL) et alpha-glucosidase intestinale (CI50 = 131 ± 20 µg/mL), ainsi que l’absorption intestinale du glucose (CI50 = 81,28 ± 4,01 µg/mL). De plus, L. pedunculata a favorisé la tolérance orale au glucose (aiguë et chronique) chez les rats normaux, et sa combinaison avec Punica granatum a amplifié cet effet qui est devenu semblable à la metformine. Finalement, l’étude de la toxicité in vivo n’a pas montré d’effets toxiques de L. pedunculata sur les souris et les rats.Les résultats du présent travail sont très prometteurs, ils ont permis le développement de deux compléments alimentaires, un antimicrobien et un antidiabétique, à base de la lavande combinée avec d’autres plantes. De plus, ce travail pourrait contribuer à une meilleure exploitation des lavandes cultivées suite à l’étude de la variation de leur composition chimique selon la région de culture et l’âge de la plante.