Thèse soutenue

Développement de systèmes microfluidiques pour la culture in vitro du parasite schistosoma mansoni et la sélection rapide de molécules anti-parasitaires

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Auteur / Autrice : Vincent Girod
Direction : Vincent SenezJérôme Vicogne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Electronique, microélectronique, nanoélectronique et micro-ondes
Date : Soutenance le 06/09/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l’ingénierie et des systèmes (Lille ; 2021-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'infection et d’immunité de Lille - Institut d'Electronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie
Jury : Président / Présidente : Isabelle Wolowczuk
Examinateurs / Examinatrices : Thavy Long, Benoît Charlot
Rapporteurs / Rapporteuses : Benjamin G. Dewals, Anne-Marie Haghiri-Gosnet

Mots clés

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Résumé

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Les schistosomes sont des vers sanguins responsables de la schistosomiase (ou bilharziose), la parasitose la plus répandue chez l’homme après le paludisme. Les schistosomes sévissent essentiellement dans les pays tropicaux et subtropicaux. Ils causent plus de 236,6 millions d’infections et sont responsables de plus de 200 000 décès par an. Suite au réchauffement climatique et aux mouvements de population, de nouveaux foyers commencent à apparaître en Europe, notamment en Corse. La pathologie de la schistosomiase est associée à la remarquable longévité des vers adultes, pouvant dépasser les 20 ans à l'intérieur de leur hôte, ainsi qu’à la production intense et permanente d'œufs par les femelles. Les œufs pondus et piégés dans les tissus de l'hôte provoquent la formation de granulomes, une réponse inflammatoire sévère qui affecte les fonctions des organes et augmente considérablement le risque de cancers. Le praziquantel est actuellement le seul médicament capable de traiter les six espèces de schistosome infestant l’homme. Cependant, son utilisation généralisée pour le traitement de masse des populations depuis les années 1980 a favorisé l’émergence de souches tolérantes. En l'absence de vaccin pour prévenir et éradiquer la maladie, la caractérisation de nouvelles molécules thérapeutiques sont donc nécessaires. De nombreuses études sont réalisées en ce sens mais elles se heurtent à la complexité du cycle de reproduction du parasite qui nécessite un hôte intermédiaire invertébré et un hôte définitif vertébré. Ici, il est actuellement impossible de maintenir un tel cycle de reproduction en dehors de ses hôtes. En effet, la forme adulte du parasite ne peut survivre plus de 15 jours en boite de culture. Par conséquent, les résultats obtenus lors de criblage de molécules sont souvent biaisés et difficilement représentatifs de leur efficacité in vivo. Cette thèse a donc eu pour objectif principal de développer des systèmes microfluidiques capables de mimer les écoulements sanguins, de favoriser la survie des parasites matures sur une période d’un mois et de réaliser un criblage de molécule anti-schistosome. Ainsi, une étude comparative des milieux de culture les plus couramment utilisés a été réalisée in vitro afin de sélectionner les composants plus appropriés au maintien de schistosomes en culture classique. En parallèle, une preuve de concept a été réalisée pour quantifier la viabilité des parasites mis en culture grâce à un marquage métabolique à l’EdU, et par chimie Click. Enfin, une puce microfluidique monocanal capable d'héberger 30 couples a été conçue pour évaluer la capacité d’accrochage des vers sur différents revêtements de surface. Ce dispositif a permis de sélectionner des vers en bonne santé et d’évaluer leur capacité d’adhésion lorsqu’ils sont soumis à une molécule antihelminthique. Cette approche de dépistage fluidique a été validée en utilisant les deux principales molécules anti-schistosome, le praziquantel et l’artémisinine. Surtout, il permet une détection rapide, sensible et fiable des composés en une journée maximum.