Thèse soutenue

Se reconvertir à un métier manuel par l'alternance : projet professionnel, projet identitaire. Ce que permet le dispositif, ce que dévoile l'approche biographique

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Auteur / Autrice : Erika Leonard
Direction : Corinne Baujard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation et de la formation
Date : Soutenance le 15/11/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre interuniversitaire de recherche en éducation (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Christophe Niewiadomski
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Triby, Fabienne Maillard, France Merhan
Rapporteurs / Rapporteuses : Martine Janner-Raimondi, Hervé Breton

Résumé

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Notre thèse interroge les parcours d'adultes qui, au mitan de leur vie professionnelle, ont fait le choix de se reconvertir à un métier manuel. Yohan, Fabien, Ingrid et quelques autres ont ainsi renoncé à leur carrière dans le tertiaire et à leur position sociale pour entreprendre ce type de reconversions. Dans un contexte éminemment paradoxal, où les pressions du monde du travail rencontrent un appel à la liberté de choisir, ils sont devenus charpentier, chaudronnier, peintre décorateur, ou encore menuisier. Pour se former, ils ont mobilisé un dispositif en alternance, intégrant des CFA (Centres de Formation par l'Apprentissage) au milieu de jeunes apprentis. Notre thèse tente de reconstruire leurs parcours singuliers, souvent invisibilisés et finalement mal connus. Tardives et souvent radicales, ces reconversions convoquent la question des choix et leurs motivations, que le sens de l'activité semble articuler. Comment rendre intelligibles ces parcours ? Des entretiens semi-directifs ont permis d'en retracer les grandes étapes autant que les lignes de force. Parmi elles, le sens de la démarche et la valeur ajoutée de l'alternance. Mais quelque chose continuait de nous échapper. Le recours à un protocole biographique, complémentaire, a dévoilé d'autres dimensions en jeu dans ces parcours. Par la mise en récit de leur histoire individuelle, familiale et sociale, à la faveur de réalisations graphiques, les adultes impliqués ont pu prendre conscience de « liens invisibles » et finalement de nœuds que les reconversions s'emploient vraisemblablement à dénouer.