Thèse soutenue

Représentation et exploitation de l'espace peripersonnel en fonction des facteurs moteurs et sociaux : vers une construction fonctionnelle de l'espace autour du corps

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Auteur / Autrice : Maria Francesca Gigliotti
Direction : Yann CoelloAngela Bartolo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 19/07/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : SCALab Sciences Cognitives & Sciences Affectives
Jury : Président / Présidente : Denis Brouillet
Examinateurs / Examinatrices : Claudio Brozzoli
Rapporteurs / Rapporteuses : Suliann Ben Hamed, Michael Andres

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'espace péripersonnel (PPS) a été défini comme l'espace d'action entourant le corps où les individus peuvent facilement interagir avec les objets et les individus. Le PPSagit comme une interface entre perception et action qui pe rmet un encodage multisensoriel des stimuli à proximité et joue un rôle crucial dans l'organisation et l'exécution d'actions visant la protection du corps ou l'interaction avec des objets. Le PPS serait composé de plusieurs champs de réponse, à savoir des portions d'espace dotées d'une valeur fonctionnelle déterminant l'action la plus pertinente à exécuter. Dans ce contexte, l'objectif de la présente thèse était d'évaluer si et comment les facteurs sociaux et moteurs sont intégrés lors de la construction d'une telle représentation fonctionnelle de l'espace. Plus précisément, j'ai testé l'hypothèse selon laquelle, lorsque des facteurs moteurs et sociaux sont simultanément impliqués, les facteurs sociaux moduleraient l'influence des facteurs moteurs sur la construction du PPS. Les deux facettes de la construction des PPS ont été examinées : la représentation du PPS (i.e., la façon dont les individus se représentent l' espace autour de leur corps) et l'exploitation du PPS (i.e., la façon dont les individus agissent dans cet espace). Cinq études ont été menées dans le cadre de la présente thèse. L'étude 1 a montré que lors d'une tâche motrice en collaboration avec autrui, les individus étendent leur représentation du PPS. Cependant, ils ont tendance à éviter d'exploiter l'espace lorsque celui-ci coïncide avec le PPS d'autrui, même lorsqu'il est associé à une plus grande probabilité d'obtenir une récompense suite `a une action motrice. L' étude 2 a montré que cet effet est modulé par l'implication des individus dans la tâche (i.e., agir vs. observer). Les études 3, 4 et 5 ont examiné spécifiquement l'exploitation du PPS et ont montré respectivement qu'en situation d'interaction sociale, l'utilisation de l'espace est modulée par les caractéristiques de la cible spatiale à atteindre à la fin de l'action, la présence du regard d'autrui et le partage d'un espace physique. Par conséquent, alors que les études 1 et 2 ont montré que les facteurs sociaux modulent l'effet des facteurs moteurs, les études 3, 4 et 5 ont suggéré que l'effet inverse est également possible. Ces résultats suggèrent donc que les facteurs sociaux et moteurs sont pris en compte de façon hiérarchique lorsque les individus se représentent et exploitent leur PPS, attribuant une priorité donnée à une portion d'espace donnée durant leurs interactions avec l'environnement. A la lumière de ces résultats et afin d'offrir une vision intégrative de la construction du PPS, la présente thèse propose un modèle fonctionnel du PPS, comprenant trois niveaux inter-connectés et s'influençant mutuellement (une carte des priorités perceptives, une carte des priorités motrices et une étape d'exécution de l'action). Dans une perspective plus large, la présente thèse défend l'idée que la construction du PPS n'est pas stable, mais qu'elle est déterminée à un instant précis par les exigences de la tâche, les caractéristiques des stimuli et le contexte physique et social.