Thèse soutenue

Patrimoine matériel et immatériel, défis et régulation de l'urbanisme au XXIe siècle : les cas de Verviers et Tourcoing

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Auteur / Autrice : Sonia Laloyaux
Direction : Marie-Madeleine Damien
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 03/05/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Territoires, Villes, Environnement & Société (TVES)
Jury : Président / Présidente : Annette Groux
Rapporteur / Rapporteuse : Bernadette Mérenne-Schoumaker, Simon Edelblutte

Résumé

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Tourcoing et Verviers sont deux villes du Nord de l’Europe, distantes les unes des autres de moins de 300 kilomètres. Elles se sont développées dans des régions d’Europe où l’industrie, et en particulier l’industrie textile, a connu un fort développement dès le XIXe siècle. Si les travaux concernant les villes industrielles, le patrimoine, la restructuration urbaine sont nombreux, il n'existe pas de travail de comparaison de ces deux villes. Ainsi, Tourcoing est moins souvent étudiée, comparativement à sa « soeur » Roubaix, alors que l'industrie textile a autant marqué son histoire et ses paysages. Aussi, travailler sur Tourcoing, mais également Verviers, permet de comparer les différentes politiques mises en place pour redynamiser ces espaces, tout en préservant leur patrimoine. Un certain nombre de questions résument notre réflexion. En effet, il est d’abord nécessaire de réfléchir à la place du patrimoine dans les projets urbains, dans l’organisation et l’aménagement des espaces étudiés. Comment le patrimoine, la culture et le tourisme liés à ce patrimoine s’emparent-ils de lieux urbains préexistants et les « détournent » de leur affectation première (industrielle, par exemple), soit par le processus de requalification, soit par leur diversification ? Comment ce patrimoine peut-il participer à l’émergence d’autres activités, au développement d’une certaine attractivité ? A ces questions, nous pouvons également ajouter une réflexion au sujet des acteurs, institutionnels bien sûr, mais aussi les usagers, les habitants, les entreprises… Ces acteurs participent à la mise en place de politiques visant à une certaine mise en valeur du patrimoine de Verviers et Tourcoing, un patrimoine multifacettes. Cette mise en valeur fait partie du renouvellement architectural, urbain de ces villes et entre dans l’émergence de nouvelles formes d’attractivités, qu’elles soient démographiques, économiques, culturelles, politiques. Dans un premier temps, il est nécessaire de présenter non seulement les concepts qui ont étayé notre réflexion, en particulier celui du patrimoine, mais aussi les terrains de cette analyse. Ici, il est non seulement nécessaire de contextualiser les territoires étudiés, mais aussi indispensable de pouvoir comprendre les spécificités des deux villes étudiées. Dans un deuxième temps, nous étudierons la valorisation de ce patrimoine, un patrimoine qui est multiple : architectural, culturel, de savoir-faire, de mémoire, un patrimoine qui se veut vivant et diffusable. Cette valorisation est très diverse : elle existe par les musées et associations, par les fêtes et autres manifestations, mais aussi par la revalorisation de certains bâtiments, par la prise en compte de certaines constructions. Ailleurs, ce sont des entreprises qui perpétuent une certaine forme de patrimoine tout en innovant dans l’activité dans laquelle elles se développent, en particulier dans le textile. Enfin, une dernière partie permettra de faire un point sur les politiques mises en place pour changer l’image véhiculée autour des villes de Tourcoing et Verviers, dans le cadre du renouvellement urbain, de la restructuration de quartiers entiers, vitrines de ce renouveau. Ces politiques ont pour objectifs de créer les éléments d’une nouvelle attractivité. Cette attractivité passe par le développement démographique, par la diversifications des CSP des habitants et par l’attraction de populations aisées ; mais aussi par l’attractivité d’infrastructures de transports, d’infrastructures culturelles ; par le développement d’entreprises déjà présentes sur ces territoires et par l’installation de nouvelles entreprises, en espérant qu’elles soient créatrices non seulement de richesses, mais aussi d’emplois pour les locaux et d’un véritable dynamisme. Pour autant, si des réussites sont réelles, il ne faudra pas oublier de se projeter sur des temps plus longs et exercer son esprit critique.