Thèse soutenue

L'action humanitaire peut-elle être performante ? : Le cas des interventions pro-résilience en RCA

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Auteur / Autrice : Perrine Laissus-Benoist
Direction : Benoît Lallau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 20/01/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé)
Jury : Président / Présidente : Bruno Boidin
Examinateurs / Examinatrices : Louisa N. Lombard, Marc-Antoine Pérouse de Montclos
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérôme Ballet, Fabienne Leloup

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse vise à questionner ce qui pourrait être définie comme une " bonne " pratique humanitaire, en analysant les notions de performance, d'éthique et de responsabilité dans la promotion de la résilience dans les zones affectées par les conflits, le développement de normes et standards et leurs impacts sur le terrain.Adoptant d’abord un regard global sur le système humanitaire, elle propose dans un premier temps un regard sur la construction progressive du monde humanitaire, jusqu’à devenir un secteur très professionnalisé qui multiplie les normes. Elle apporte aussi une analyse de la pénétration des approches managériales dans ce secteur, en reprenant la théorie de la Performance Totale de Florence Jany-Catrice.La thèse étudie dans un deuxième temps l’impact organisationnel et gestionnaire qu’a eu la pénétration des approches évaluatives et comment elles sont devenues des outils à fin purement professionnelle. Elle explique ensuite comment l’apparition de la notion de résilience a pu tenter de réformer l’architecture de ce milieu de l’aide en remettant en question des modalités contractuelles et modélisations de la redevabilité.Elle étudie enfin la promotion des approches « pro-résilience » en République Centrafricaine déployées depuis la guerre civile de 2013. Après une analyse historique de la structuration du pays, elle interroge comment le laboratoire pilote qu’a été le pays pour ces approches a traduit la théorie en pratique et si cela peut questionner la définition d’une réponse humanitaire « performante ».Cette thèse repose sur une analyse des documents institutionnels portant sur les programmations pro-résilience, ainsi que sur 6 années de terrain en République Centrafricaine et le recueil de plus de 140 témoignages d’acteurs humanitaires. Elle vise à comparer les engagements théoriques et l’opérationnalisation pratique sur un terrain qui a tenté de dépasser une approche centrée uniquement sur les aléas naturels, pour essayer de comprendre comment les sociétés vivent face aux risques de toute catégorie et comment les acteurs humanitaires peuvent les y aider.Elle se termine par une prise de hauteur, nous détachant de l’exemple centrafricain pour remettre la focale sur le système humanitaire dans son ensemble et ce qu’il en est, aujourd’hui, de la notion de résilience en humanitaire, et ce qu’elle démontre, ou pas, de la performance de l’aide.