Les mobilities internationales noires et les itinéraires féministes : Jessie Redmon Fauset et Paulette Nardal

Black International Mobilities and Feminist Itineraries : Jessie Redmon Fauset and Paulette Nardal

• Auteur / Autrice : Katherine Russell
• Direction : Jean-Paul Rocchi
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Langues et littératures étrangères
• Date : Soutenance le 16/12/2022
• Etablissement(s) : Université Gustave Eiffel
• Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2015-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Littératures, savoirs et arts (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) - Centre de recherche Littératures, savoirs et arts (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)
• Jury : Président / Présidente : Claudine Raynaud
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Rocchi, Andrée-Anne Kekeh-Dika, Cécile Coquet, Yolaine Parisot, Tracy Denean Sharpley-Whiting
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Andrée-Anne Kekeh-Dika

Mots clés

Mots clés contrôlés

Nardal, Paulette (1896-1985)

Fauset, Jessie Redmon (1882-1961)

Black Lives Matter (mouvement)

Féminisme et racisme

Négritude

Noires américaines

Harlem Renaissance

Mots clés libres

Identités culturelles

Géographie culturelle

Modernismes noirs

Migration

Interntionalisme noir

Epistemologies féministe

Cultural Identity

Cultural geography

Black modernisms

Migration

Black Internationalism

Feminist epistemologies

Résumé

Cette thèse est consacrée à Jessie Redmon Fauset et Paulette Nardal dont les œuvres ont participé à forger dans la première moitié du 20ème siècle une conception culturelle des identités noires ainsi qu'une épistémologie féministe. Par les itinéraires transatlantiques qu'elles ont suivis et qu'elles transposent dans leurs textes, Fauset et Nardal font l'expérience d'une géographie socio-culturelle diverse réunissant la France métropolitaine, la Martinique et les Etats-Unis et plus particulièrement Paris et New York, centres urbains des mouvements de la Renaissance de Harlem, de la Négritude et de l'internationalisme noir auxquels elles prennent part. L'objet de cette thèse, au travers du prisme transdisciplinaire, est de montrer en quoi Fauset et Nardal, par leur esthétique et leur pensée critique, remettent en cause, dans sa définition et son périmètre, le modernisme tel qu'il fut conçu et tel qu'on le comprend ainsi que les politiques culturelles anti-racistes. La méthodologie adoptée ne subordonne pas les textes de Fauset et de Nardal au corpus théorique : ce faisant, ce que les œuvres ont de spécifique et d'original est mis en lumière. C'est également le moyen de confronter les théorisations dont elles sont aussi le creuset aux cadres et outils critiques de plusieurs disciplines. En miroir de celui que les œuvres mêmes mettent en scène, un tel dialogue critique permet d'établir les possibilités et limites de la conceptualisation et de la théorie. Ainsi et en étudiant la façon dont Fauset et Nardal font trace, dans leur production fictionnelle comme non-fictionnelle, de leur expérience vécue cette thèse s'attache à démontrer que, en dépit de différences sociales, historiques et culturelles, une méthode commune de création rapproche ces autrices et sous-tend dans leurs œuvres un positionnement politique et culturel noir et féministe ainsi qu'une conception émancipatrice de l'écriture. Déployé dans leurs vies de femmes noires, cet itinéraire littéraire et intellectuel a permis à Nardal et Fauset de se forger un espace pour elles-mêmes, pour le savoir qu'elles ont produit, l'esthétique moderniste qu'elles ont inventée et pour promouvoir une vision politique progressiste destinée à changer le monde

This thesis concentrates on the works of Jessie Redmon Fauset and Paulette Nardal who, in the first part of the twentieth century, focused on the creation of black cultural identities and feminist epistemologies. Fauset’s and Nardal’s transatlantic itineraries, both in life and in their texts, traversed socio-cultural geographies of France, Martinique, The United States and grounded themselves within the urban milieus of the Harlem Renaissance, Négritude and black internationalism in Paris and New York. Mobilizing a transdisciplinary approach, this thesis seeks to highlight the specificities of Fauset’s and Nardal’s critical and aesthetic insights that disturb the delimitation of what was and is considered modernism and how politics towards global black emancipation were being thought and practiced. In the methodology of this research the texts of Fauset and Nardal are made primary to the theoretical corpus in order to bring to light new and important aspects of these writers’ work, but also to confront the critical tools from various disciplines with Fauset’s and Nardal’s own theorizations. As such critical dialogues are established that, like the authors’ own corpus, test the limits of conceptualization and scope of such theoretical tools. In this way, and tracing how Fauset and Nardal mobilize their lived experiences in fictional and non-fictional spaces, this thesis demonstrates that despite the social, historical, and cultural difference that separate these two authors, their creative methodologies work in a similar fashion to propose their black feminist cultural politics and liberatory writing practices. Nardal’s and Fauset’s lived, intellectual and literary itineraries were ones in which they forged spaces for themselves as producers of knowledge, as creators of modernist aesthetics, and as inventors of political visions that strove for a better world then they had known