Thèse soutenue

De la chronique journalistique au reportage de guerre : fiction et non-fiction dans le journalisme littéraire de Rubem Braga et de Joel Silveira

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Auteur / Autrice : Ailton Sobrinho
Direction : Saulo Neiva
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études lusophones
Date : Soutenance le 12/12/2022
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, France)
Jury : Président / Présidente : Viviane Alary
Rapporteur / Rapporteuse : Alice Maria Donat Trindade, John S. Bak

Résumé

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Ce travail se propose d’analyser le processus de fictionnalisation de l’écriture journalistique à partir de l’adoption de procédés littéraires sous couvert de la notion de transferts. Ce processus, qui met en exergue la porosité de la fiction et de la réalité, est revendiqué par le journalisme littéraire, modalité hybride à mi-chemin entre le journalisme et la littérature. Tantôt ancrée dans le factuel, tantôt teintée de littérarité, l’écriture journalistico-littéraire se caractérise, d’un côté, par son attachement à la vérité et par sa quête de réalité et, d’un autre, par son besoin vital de narrer. Afin de montrer comment la fiction et la non-fiction se côtoient au sein du récit relevant de cette catégorie journalistique, nous nous sommes penchés sur le travail de deux journalistes-écrivains ayant consacré leur carrière à la production de la chronique et du reportage, deux genres porteurs du journalisme littéraire dans le contexte de la presse écrite brésilienne au XXe siècle. Rubem Braga et Joel Silveira n’ont pas seulement compté parmi les précurseurs du journalisme littéraire au Brésil, ils se sont aussi portés garants de cette modalité – surtout lors de leur travail de correspondant de guerre au service des journaux Diário Carioca et Diários Associados. Avec leur plume, ils ont inscrit dans les pages de ces journaux une poétique du quotidien fondée sur une approche à la fois journalistique et littéraire. Dans la couverture de la Seconde Guerre mondiale, le chroniqueur Braga et le reporter Silveira ont ainsi donné à voir, à leur façon, la laideur de la guerre sans négliger la poésie des faits. Pratiquant un journalisme littéraire de tranchée, ils ont témoigné de la force du journalisme littéraire – y compris sur le front de guerre – et ont porté dans leur écriture et dans la publication de leurs textes sous forme de livre le combat de pérennisation mené par cette branche journalistique. C’est d’ailleurs leur écriture pérenne, le recueil de leurs chroniques et reportages, Crônicas de Guerra (Braga, 1964) et O Inverno da Guerra (Silveira, 2005), qui a servi de corpus pour notre analyse.