Thèse soutenue

Intérêt de la situation de collaboration capacitante pour une approche ergonomique des situations de travail industrielles intégrant des technologies émergentes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Nathan Compan
Direction : Fabien CoutarelDaniel BrissaudGéraldine Rix-Lièvre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Staps
Date : Soutenance le 08/12/2022
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Acté (Clermont-Ferrand) - Activité- Connaissance- Transmission- éducation / ACTé
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pierre Falzon, Sandrine Caroly
Rapporteur / Rapporteuse : Flore Barcellini, Christian Bastien

Résumé

FR  |  
EN

L’implémentation des dernières technologies émergentes, notamment en milieu industriel, est l’occasion d’une reconception des situations de travail. Le « facteur humain » et sa prise en compte englobent des aspects très différents dans la littérature scientifique et dans le discours des industriels. Afin de remettre le déploiement des capacités d’action de l’opérateur au centre de la situation de travail, nous défendons une proposition théorique autour de la situation de collaboration capacitante (ECS, pour Enabling Collaborative Situation). L’ECS est composée de 3 critères : l’apprentissage d’une nouvelle manière de faire plus performante et le maintien de cet apprentissage ; l’accroissement des possibilités et des manières de faire ; l’ajustement des attributs du couple (humain-machine) en fonction de l’évolution des situations dans le temps. Afin d’analyser le potentiel d’une ECS, nous avons mis en place 3 études complémentaires. La première est une étude de cas multiples dont l’objectif était de situer la prise en compte de l’humain dans les processus d’implémentation de dispositifs technologiques émergents (implémentation d’un robot collaboratif sur une ligne de production, d’un dispositif de réalité augmentée auprès de techniciens de maintenance et d’exosquelettes auprès de sylviculteurs). Cette étude nous montre que les critères de l’ECS ne sont pas toujours pris « spontanément » en compte. Notre seconde étude consistait à accompagner, longitudinalement, des étudiants-concepteurs afin de mesurer s’ils sont sensibles aux critères de l’ECS et comment cela se traduit dans leurs propositions d’amélioration d’un poste de travail assisté d’un robot collaboratif. Cet accompagnement nous montre qu’ils peuvent tenir compte des critères de l’ECS de manière satisfaisante pour orienter leur projet, bien que les résultats soient certaines fois hétérogènes. Enfin, notre troisième étude consistait en une expérimentation simulant l’activité de techniciens de maintenance assistés de lunettes de réalité augmentée dans une situation de travail où nous faisions varier l’intensité de l’ECS. Nous avons pu constater qu’avec une « forte » ECS, les participants percevaient bien les améliorations mais qu’ils n’en ressentaient pas les avantages. La dernière partie de ce travail de thèse consiste à discuter de ces différents résultats, notamment autour du rapport entre l’ECS, les technologies émergentes et les formes d’interaction entre l’humain et la technologie mais aussi autour de l’ECS (et la conduite du changement associée) en tant que proposition théorique. Enfin, nous abordons les limites, apports et perspectives de l’ECS et des modalités de sa transmission. Les trois études qui composent ce parcours doctoral sont un premier pas vers une meilleure compréhension de l’ECS. L'ECS apparaît comme une alternative de support crédible et bénéfique pour l’évaluation des situations de travail et un repère exigeant permettant de guider la conception de nouveaux postes de travail favorables à des situations de collaboration humain-technologie dans lesquels l’opérateur peut s’approprier la technologie émergente et déployer son activité.