Thèse soutenue

Stratégie nutritionnelle de réduction de la sarcopénie chez les personnes âgées en sous-nutrition : enrichissement d’un aliment en probiotique « energy saver »

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Auteur / Autrice : Muriel Giron
Direction : Isabelle Savary-AuzelouxChristophe ChassardMuriel Thomas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie, Santé
Date : Soutenance le 08/12/2022
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de nutrition humaine (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Yves Boirie
Examinateurs / Examinatrices : Francisca Joly Gomez
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Cherbuy, Vincent Ollendorff

Résumé

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Le vieillissement s’accompagne d’une diminution de masse et de force musculaires appelée sarcopénie. Ce phénomène peut altérer les performances physiques et favoriser la fragilité, voire la dépendance chez les personnes âgées, d’autant plus lorsqu’il est associé à la dénutrition. Les supplémentations protéiques et les programmes d’exercice physique sont des stratégies connues de lutte contre la sarcopénie mais peu efficaces chez des patients de faible appétit ou ayant des difficultés à se déplacer. De nouvelles approches complémentaires et plus appropriées à ces populations spécifiques doivent donc être développées. Le microbiote intestinal, dont l’implication dans la régulation de la physiologie de l’hôte n’est plus à démontrer, jouerait un rôle déterminant dans le métabolisme et la fonctionnalité des muscles squelettiques. Des études portant sur des rongeurs âgés ont ainsi montré les effets bénéfiques de traitements probiotiques sur la masse musculaire, la force ou la performance physique. C’est dans ce contexte que s’inscrit mon projet de thèse dont l’objectif est de mettre au point un aliment fonctionnel enrichi en probiotiques capable de limiter la fonte musculaire chez l’âgé fragile. Comme réservoir de bactéries probiotiques potentielles, nous nous sommes intéressés au microbiote fécal originaire d’un patient atteint du syndrome de grêle court. Ce microbiote particulier est composé quasi-exclusivement de bactéries lactiques (Lactobacilles) et permettrait d’optimiser l’absorption et l’utilisation des nutriments chez ces patients dont la surface d’échange intestinale a été réduite par la résection. Des isolats bactériens ont été obtenus, identifiés, puis criblés sur le nématode Caenorhabditis elegans pour leur effet pro-longévité. Deux souches ont été retenues puis testées chez le rat âgé en restriction alimentaire modérée (modèle de fragilité) pendant 1 à 2 mois. Une des souches, Lacticaseibacillus casei CNCM I-5663, a permis de limiter la perte de masses maigre et musculaire chez les animaux sous-alimentés. Cet effet peut s’expliquer par une sensibilisation des muscles squelettiques aux signaux anaboliques (activation de la voie Akt/mTOR/S6K) via une modulation de signaux du microbiote intestinal et de la sensibilité de l’hôte à certains signaux microbiens (récepteurs GPRs au niveau de l’iléon, acides gras à chaîne ramifiée caecaux). La dernière partie de mon travail a consisté en la caractérisation des propriétés probiotiques de la souche bactérienne (capacité à résister à l’environnement gastro-intestinal, sécurité), à sa protection (par ma participation à la rédaction d’un brevet) et à valider la possibilité d’intégrer cette bactérie dans un fromage. En perspective, les effets prometteurs de cet aliment enrichi en probiotique « energy saver » devront être validés chez l’humain âgé fragile.