Etude de la surfusion dans le stockage d'énergie thermique par chaleur latente
Auteur / Autrice : | Ibrahim Shamseddine |
Direction : | Pascal Henry Biwole, Farouk Fardoun |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Matériaux |
Date : | Soutenance le 01/12/2022 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) en cotutelle avec Université Libanaise |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences pour l'ingénieur (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Pascal (Aubière, Puy-de-Dôme) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Fabienne Pennec, Marie Duquesne, Fadi Hage Chehade |
Rapporteur / Rapporteuse : Laurent Zalewski, Jean-Pierre Bedecarrats |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les limites connues des sources d'énergie traditionnelles, ainsi que la demande croissante en énergie, poussent les scientifiques à réduire la demande énergétique des systèmes techniques et à rechercher des sources d'énergie propres. Les systèmes de stockage de chaleur latente apparaissent comme une solution pour réduire cette demande énergétique. Ces systèmes utilisent des matériaux à changement de phase (MCP) pour stocker et libérer la chaleur en cas de besoin, en tirant parti de la chaleur latente des matériaux. Ils contribuent à réduire la demande d'énergie en répartissant la charge énergétique tout au long de la journée. Cependant, ces systèmes présentent encore un certain nombre de problèmes, comme la surfusion, qui se produit lorsque le MCP reste liquide plutôt que de se solidifier. Ce phénomène naturel empêche le dégagement de chaleur latente lors du changement de phase. Ce travail de thèse présente d'abord un état des lieux du phénomène de surfusion, en listant ses avantages et ses inconvénients selon l’application. Les défis rencontrés lors de la modélisation de la surfusion et les solutions employées par divers auteurs sont également discutés. Cette revue de littérature scientifique sert de base pour atteindre l'objectif du travail, qui est de construire un modèle numérique tenant compte de la surfusion pendant le refroidissement du MCP.Le modèle proposé utilise un modèle d'enthalpie-porosité développé au laboratoire qui tient compte de la convection naturelle pendant la fusion. Ce dernier modèle est ajusté et modifié pour inclure la surfusion, principalement en ajoutant un terme de source de chaleur qui représente le dégagement de chaleur latente. Le modèle est ensuite validé par une série d'expériences. Ces dernières sont réalisées en fonction des facteurs identifiés dans l’état de l’art comme ayant le plus grand impact sur la surfusion. Elles incluent plusieurs types de MCP, à savoir un MCP organique (octadécane), un MCP eutectique et un MCP inorganique (acétate de sodium trihydraté). Les expériences utilisent également diverses géométries de réservoirs et différentes vitesses de refroidissement du MCP. Les résultats démontrent l'effet du volume du récipient, de sa rugosité de surface, de l'isolation thermique, du type de MCP employé, de la vitesse de refroidissement et des chocs mécaniques sur le degré de surfusion. Les expériences étudient également l'impact de la convection naturelle sur les processus de fusion et de solidification. Les résultats obtenus peuvent fournir des données expérimentales de référence pour les modèles numériques de changement de phase. Enfin, le modèle validé est utilisé pour étudier l'effet de la surfusion dans les systèmes de génie thermique. La première application est un ballon d'eau chaude, dans lequel le MCP est chargé en énergie thermique pendant les heures creuses et se décharge lorsque la température de l'eau baisse. La deuxième application est un système de chauffage à MCP intégré dans un bâtiment résidentiel. On découvre que la présence de surfusion a un effet significatif sur les performances des systèmes, qui est représenté par les réponses transitoires de la température de l'eau et de l'air, respectivement pour chaque application. La température finale atteinte est plus faible lorsque la surfusion est présente.