Thèse soutenue

Postnatal development and evolution of the rodents' craniofacial complex
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Auteur / Autrice : Morgane Dubied
Direction : Sophie MontuireNicolas Navarro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Paléontologie
Date : Soutenance le 09/11/2022
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Laboratoire : Biogéosciences (Dijon)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Fara
Examinateurs / Examinatrices : Allowen Evin, Vincent Debat
Rapporteurs / Rapporteuses : Marcelo Sànchez-Villagra, Irina Ruf

Mots clés

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Résumé

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La compréhension des mécanismes de développement dans l’évolution est cruciale pour appréhender la diversification des organismes. Chez les mammifères, des changements se produisent tout au long du développement (prénatal et postnatal). La croissance postnatale joue un rôle essentiel dans l’acquisition de la forme adulte. Durant cette période, le complexe craniofacial subit de nombreux changements de contraintes fonctionnelles obligeant les différents tissus à s’adapter tout en s’ajustant, tout au long de la croissance et au stade adulte, à un certain niveau de performance fonctionnelle. Ces différentes interactions développementales répondent à plusieurs facteurs forçants tels que les processus moléculaires, génétiques et cellulaires mais aussi l’environnement. Ce dernier va jouer sur ces interactions, mais de manière différente entre les phases prénatale et postnatale, car l’environnement gestationnel et l’environnement à la naissance sont différents. Pour tester les interactions entre l’organisme en développement et son environnement et les conséquences potentielles sur l’évolution, les Rodentia constituent un bon exemple de grande diversité à tous égards (grande variété de formes, de régimes alimentaires, de comportements et d’écologie) et donc un groupe d’étude de choix. Il s’agit d’un ordre de mammifères très diversifié et disparate, dans lequel des changements peuvent être observés à grande échelle. En outre, ce groupe comprend plusieurs organismes modèles qui peuvent être facilement élevés en laboratoire, afin de tester les effets de diverses sources de variation grâce à des protocoles expérimentaux précis. Le complexe craniofacial est une structure hautement intégrée, complexe sur le plan architectural, car il est composé de nombreux éléments squelettiques, et sur le plan fonctionnel, car il participe à diverses tâches essentielles pour l’organisme. En même temps, et de façon quelque peu paradoxale, cet ensemble est très évolvable et présente une grande diversité de formes. La base de la variation de la forme craniofaciale et son contrôle sont autant liés aux effets additifs des gènes qu’à leurs interactions épigénétiques et contextuelles au cours du développement. Ces interactions épigénétiques pendant la croissance vont répondre aux stimuli mécaniques et autres, entre les centres d’ossification, les tissus et les organes qui composent la tête. En particulier, ces interactions contrôlent la spatialisation et l’intensité du remodelage osseux en réponse aux contraintes subies par les autres tissus. Elles vont ainsi compenser et coordonner la croissance des différents tissus et organes afin d’acquérir et/ou de maintenir certaines fonctions, comme l’occlusion entre les mâchoires supérieure et inférieure. Ces interactions épigénétiques sont donc essentielles au développement normal du squelette en général et du crâne en particulier. En répondant aux changements de forces et de mouvements, elles seront un moteur potentiel de changements microévolutifs (et donc macroévolutifs) au niveau morphologique favorisant des directions adaptatives de variation et générant de nouvelles covariations fonctionnelles entre les traits. Malgré ce rôle central, l’importance de ces interactions dans l’expression des différences interspécifiques et à plus long terme dans la dynamique des clades reste mal comprise. L’analyse du rythme d’acquisition de la disparité chez l’adulte au cours de l’ontogenèse est un élément clé pour comprendre le remplissage différentiel de l’espace des formes par les clades. Ce projet a visé à étudier I) la mise en place de la disparité craniofaciale chez les rongeurs au cours du développement à échelle macroévolutive, puis à une échelle taxonomique plus fine ; et II) d’évaluer l’importance des processus épigénétiques lors de cette croissance postnatale.