Thèse soutenue

Autoportrait d'un orateur en poète : images et références poétiques dans l'oeuvre d'Aelius Aristide

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Auteur / Autrice : Julia Musté
Direction : Estelle Oudot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures anciennes
Date : Soutenance le 17/06/2022
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures (CPTC) (Dijon)
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Michel Fartzoff
Examinateurs / Examinatrices : Estelle Oudot, Anne-Lise Worms, Jean-Luc Vix, Johann Goeken
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Lise Worms, Jean-Luc Vix

Résumé

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Aelius Aristide est l’un des représentants majeurs de la seconde sophistique : ses discours sont exemplaires du développement de la rhétorique épidictique à l’époque impériale. Tout dans son œuvre, y compris ce qu’il dit lui-même à ce sujet, donne l’image d’un orateur dévoué corps et âme à la rhétorique et confiant dans les pouvoirs de la prose. C’est d’ailleurs le portrait que, depuis le XIXe siècle, la plupart des recherches menées sur son œuvre ont conforté.Pourtant, la poésie occupe une place importante dans les discours d’Aristide : ils comportent nombre d’images et de références poétiques. Bien plus, Aristide écrit des poèmes et nous en livre des fragments. Il n’hésite pas non plus à évoquer ses propres vers dans des discours qui appartiennent aussi bien au début qu’à la fin de sa carrière. Depuis quelques années, la recherche s’est d’ailleurs intéressée aux faits poétiques présents dans les discours, qu’il s’agisse du vocabulaire, des rythmes, des figures de poètes et des citations. Le portrait du champion de la rhétorique s’est affiné : on a perçu l’importance de la poésie dans son œuvre, ainsi que sa quête d’une voix d’auteur singulière, notamment dans les Discours Sacrés.C’est dans la continuité de ces études que s’inscrit le présent travail : il s’agit de mettre en lumière la place, le rôle et les enjeux de la poésie dans l’œuvre d’Aristide, en exploitant en particulier les images et les références poétiques.Dans une première partie, nous montrons comment Aristide élabore un autoportrait d’orateur idéal : il défie les poètes sur le terrain de la vérité, de la technique, de l’inspiration. Il se méfie aussi de l’asianisme, style oratoire que l’on peut considérer comme un héritage rhétorique de la poésie. Nous montrons ensuite que ce portrait est nuancé par l’existence même de la poésie d’Aristide qui, loin d’être une activité mineure, a une place significative dans sa carrière et son œuvre. La résolution de ce paradoxe passe par une étude du matériau poétique à l’œuvre dans les discours. Nous dressons un inventaire des images et références textuelles présentes dans le corpus et nous fournissons des tableaux de références pour chaque poète en annexe.Dans une deuxième partie, nous envisageons les diverses fonctions des images et références dans les discours, selon qu’Aristide se fait polémiste, conseiller, encomiaste ou hymnographe. Nous montrons que les références textuelles dépassent les fonctions d’argument et ornement pour participer du commentaire de sa propre rhétorique, et contribuent à affiner le portrait qu’Aristide donne de lui-même dans ses discours.Dans une troisième et dernière partie, nous établissons comment images et références textuelles font apparaître les modèles poétiques qu’il convient de suivre ou au contraire de rejeter. En s’appropriant des figures poétiques ou littéraires, Aristide peint de lui-même un autoportrait d’orateur en poète, et infléchit par là même la définition de son art oratoire.