Bilinguisme chinois-français : conception du monde et problème d'identité
Auteur / Autrice : | Qianwen Zhang |
Direction : | Samir Bajrić, Joël Bellassen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 30/03/2022 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures (CPTC) (Dijon) |
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-2024) | |
Jury : | Président / Présidente : Marzena Watorek |
Examinateurs / Examinatrices : Samir Bajrić, Béatrice Bouvier- laffitte, Lihua Zheng | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrice Bouvier- laffitte, Lihua Zheng |
Mots clés
Résumé
S’approprier une autre langue, ce n’est pas seulement posséder un autre instrument de communication, mais aussi apprendre une autre façon de penser et de se comporter. Les locuteurs/individus qui recourent à un emploi autonome et opérationnel de deux langues dans leur vie quotidienne possèdent deux approches du monde différentes ainsi que deux façons d’être (Bajrić, 2013). Ces approches du monde sont étroitement liées à la culture que véhicule la langue, procurant ainsi aux bilingues une double identité culturelle.Face aux nombreuses avancées réalisées à travers les recherches sur la question des identités culturelles des bilingues, nous pouvons constater qu’il demeure toutefois bien des zones d’ombre qui gagneraient à être éclaircies. S’inscrivant dans le cadre théorique de la néoténie linguistique, cette thèse se focalise sur la question de l’identité des bilingues chinois-français et vise à apporter des réponses au besoin d’analyser le lien complexe et subtil entre la langue et l’identité culturelle. Elle fournit conséquemment une porte d’entrée (bidirectionnelle) vers deux langues-civilisations éloignées l’une de l’autre géographiquement : la langue et la culture chinoises d’une part, et la langue et la culture françaises d’autre part. La thèse fait intervenir deux approches. La première est une approche quantitative qui propose des outils pour aborder la langue et l’identité culturelle d’une manière globale et directe en s’appuyant sur des données collectées au moyen d’un questionnaire d’enquête. Une autre approche, qualitative cette fois, s’inspire d’un corpus linguistique construit à partir des enquêtes par entretiens, en analysant le fonctionnement de la langue dans la reconfiguration identitaire culturelle d’une manière détaillée et à travers de nombreux exemples sélectionnés. Pour atteindre ces objectifs, l’étude propose une analyse contrastive qui opère de manière inductive sur des traits essentiels présents dans le vouloir-dire du chinois et du français, notamment par l’observation des salutations, des manières de s’adresser à quelqu’un, du remerciement, les notions spécifiques à la langue, des expressions idiomatiques, du paralangage ainsi que de la stylistique de la parole. Les phénomènes d’alternance codique et d’alternance des paramètres d’expression de l’identité des bilingues chinois-français sont également étudiés.