Robustesse et stratégies d’adaptation des exploitations de zones intermédiaires
Auteur / Autrice : | Lore-Elène Jan |
Direction : | Stéphane Blancard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 07/07/2022 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit, Gestion, Economie et Politique (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut national de la recherche agronomique (France). Centre d'économie et sociologie appliquées à l'agriculture et aux espaces ruraux (Dijon) |
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-2024) | |
Jury : | Président / Présidente : Elsa Martin |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Blancard, Jean-Philippe Boussemart, Aude Ridier, Jean-Joseph Minviel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Philippe Boussemart, Aude Ridier |
Résumé
Les zones intermédiaires sont des territoires « sans avantages agricoles particuliers ». Les grandes cultures s’y sont développées sur d’anciennes terres de polyculture-élevage, sur des sols au faible potentiel productif. Les exploitations de ces zones sont particulièrement fragilisées par les aléas climatiques et économiques.Dans ce contexte, l’objectif de cette thèse est d’identifier les manières dont les exploitations de zones intermédiaires peuvent surmonter leurs difficultés et améliorer leur situation économique. Les caractéristiques et spécificités des exploitations de zones intermédiaires ont d’abord été identifiées, avec un focus sur les exploitations de grandes cultures des plateaux de Champagne-Bourgogne. L’analyse montre que les zones intermédiaires sont des espaces hétérogènes, leur point commun étant un maintien ou un développement des grandes cultures malgré des rendements faibles par rapport aux grandes régions de production céréalière française. Sur les plateaux de Champagne-Bourgogne, les exploitations semblent engagées dans une stratégie de réduction des charges mais leur production et leurs revenus restent plus faibles qu’ailleurs.Ces difficultés suggèrent un besoin d’améliorer la robustesse de ces exploitations, qui a été étudiée à l’aide d’une méthode s’appuyant sur la DEA (Data Envelopment Analysis). Différents comportements en termes de robustesse ont pu être caractérisés et des hypothèses sur les stratégies d’adaptation à adopter par les exploitations ont été établies. Notamment, les fermes les plus performantes ont une taille moyenne et un capital plus important que les moins sensibles qui, elles, sont plus endettées.Enfin, deux stratégies pouvant améliorer la robustesse des exploitations ont été étudiées : la mutualisation du matériel entre exploitations pour réduire les charges associées et l’adaptation à court-terme de l’assolement des exploitations en grandes cultures. Les résultats indiquent que les investissements en matériel doivent d’abord être réfléchis au niveau individuel, la mutualisation étant à mettre en place dans un second temps. Les assolements existants sont peu robustes face aux sécheresses, mais une modification de la répartition des cultures existantes pourrait bénéficier à plus de la moitié des exploitations. La démarche utilisée a ainsi mis en exergue les freins et leviers que peuvent utiliser les exploitations de zones intermédiaires pour gagner en robustesse.