Les processus psychiques du devenir mère de la grossesse au post-partum : une étude clinique, projective et longitudinale
Auteur / Autrice : | Mathilde Pointurier |
Direction : | Rose-Angélique Belot, Pascal Roman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 02/12/2022 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté en cotutelle avec Université de Lausanne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-2024) |
Laboratoire : Laboratoire de Psychologie (Besançon) | |
Jury : | Président / Présidente : Sylvain Missonnier |
Examinateurs / Examinatrices : Denis Mellier, Irène Maffi, Nicolas Mottet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvain Missonnier, Magali Ravit |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cadre général du sujet : l'accès à la maternité est un processus singulier qui nécessite d'être d'appréhendé de façon longitudinale. Premier paradoxe, la maternité serait une période de bonheur chez la femme, alors qu’il est communément admis par la littérature scientifique que le risque de développer un désordre psychiatrique, en particulier une dépression, augmente lors de la période périnatale (20 % des dépressions post-partum sont recensées, un chiffre sous-évalué selon les professionnels de l’obstétrique). De plus, plusieurs difficultés très disparates sont avancées dans la littérature : troubles de l’humeur, symptômes psychosomatiques, modification de l’image du corps, sans que l’on ne perçoive une unité et une cohérence entre ces diverses manifestations. Les conséquences de ces difficultés sur la santé mentale maternelle, sur le couple, sur le développement du bébé et le lien mère bébé sont établies. Enfin, peu d’études longitudinales étudient la population tout venant lors de l’entière période périnatale. Objectif : le Soi de la femme serait en évolution durant toute cette période. Il permettrait de comprendre comment le travail de subjectivation que la femme réalise durant la période périnatale peut simultanément concerner son économie psychosomatique (H1), sa propre dynamique pulsionnelle et objectale (H2) ainsi que ses propres enveloppes psychiques (H3). Cette recherche vise à comprendre finement les processus intrapsychiques et intersubjectifs du devenir mère. Méthode : une recherche longitudinale auprès de femmes tout venant et enceintes de leur premier enfant a été conduite au CHRU de Besançon (N=30). Recherche longitudinale avec 4 temps : T1 au tout début de la grossesse, T2 au huitième mois de grossesse, T3 un mois après la naissance du bébé, T4 trois mois après la naissance du bébé. La méthodologie est complémentaire, quantitative et qualitative. Des entretiens semi-directifs, le Rorschach et différents auto-questionnaires ont été réalisés (dépression, anxiété, ajustement dyadique, attachement, stress post-traumatique, image du corps, stress parental, détresse psychologique, soutien social). Résultats et discussions : population homogène sans risques particuliers. Nos résultats quantitatifs mettent en avant quelques données bien différentes de celles de la population générale, notamment sur l’attachement. Les épreuves projectives montrent des particularités notables. Les études de cas indiquent que ces femmes sont au travail dans des voies bien différentes qui touchent autant leur économie psychosomatique, leurs investissements objectaux passés ou actuels, que leurs enveloppes psychiques. Conclusion : le Soi de ces femmes se réaménagerait durant ces 4 temps. Ceci permettrait d’avoir une vue plus précise de leurs besoins, du soutien qui leur est nécessaire et des différents risques psychopathologiques. Ceci permettrait également de penser les perspectives préventives et thérapeutiques individuelles et familiales, médicales et psychologiques qui lui seraient rattachées.