De l’errance à la déréliction : clinique de l’exil, une migration paradoxale, pour une thérapeutique de la détresse
Auteur / Autrice : | Chantal Harb |
Direction : | Maria de la Almudena Sanahuja |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 09/12/2022 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-2024) |
Laboratoire : Laboratoire de Psychologie (Besançon) | |
Jury : | Président / Présidente : Houari Maïdi |
Examinateurs / Examinatrices : Mohamed Riadh Ben Rejeb | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claudine Veuillet-Combier, Aurélie Maurin |
Mots clés
Résumé
Après avoir dressé un état des lieux de l’actualité migratoire, et proposé une réflexion quant aux théories sociales inégalitaires et au sentiment raciste à travers un détour par l’œuvre d’Albert Camus, ce travail de recherche étudie les particularités d’un engagement bénévole en association humanitaire, et de ce qu’il pourrait faciliter ou complexifier dans l’accueil, par un psychologue, du public rencontré. Ce travail met également en lumière des processus psychiques communs et spécifiques chez les sujets confrontés à l’épreuve de la grande précarité liée à un chemin d’exil, et considère les particularités d’une praxis clinicienne étayante, en ces « lieux de passages », où le temps et la pensée semblent suspendus, figés dans un présent immuable. Cette pratique, propose de mettre en avant la séduction narcissique primaire, similaire à la séduction de la mère envers son bébé, pour permettre l’amorce du lien et ouvrir à la possibilité d’un échange symboligène.Dans cette clinique de l’urgence, la praxis nécessite l’usage du corps, ainsi que celui de l’affect, pour le thérapeute et les sujets rencontrés, afin de relancer des processus de symbolisation primaire figés. En outre, l’usage de la langue française, langue d’accueil, s’offrirait alors comme objet de médiation, objet-frontière, porteur d’une infrastructure de connaissance différente pour les sujets allophones et le thérapeute, et objet-pont, permettant une mise à distance salutaire introduisant l’écart nécessaire à une première traduction du vécu traumatique. Ce travail de réflexion propose la notion de « migration paradoxale » chez les sujets exilés et en grande précarité, tombés en déréliction, pour rendre compte d’un phénomène psychique spécifique, au carrefour entre les champs du traumatisme, du deuil et de la mélancolie, phénomène entraînant l’adoption de ce que nous proposons de nommer position mélancolique, et/ou une désorganisation somatique.