Thèse soutenue

Se faire élire au village : rapports sociaux et territoriaux dans les mairies de moins de 1000 habitant∙e∙s

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Auteur / Autrice : Lucile Agénor
Direction : Virginie Vinel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 30/09/2022
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Laboratoire : Laboratoire de Sociologie et d'Anthropologie (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Jean-Luc Deshayes
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Guigon
Rapporteur / Rapporteuse : Julian Mischi, Anne-Cécile Douillet

Résumé

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Le 30 mars 2014, 524 146 personnes sont élues au sein d’un conseil municipal dans 36 681 communes en France. Pour les élections municipales, les électeurs des communes inférieures à 1000 habitant∙e∙s ont la possibilité de panacher la liste des candidat∙e∙s en rayant ou en ajoutant des noms. Pour se faire élire dans les petites communes, une succession d’étapes s’enchaine, de l’architecture de la liste jusqu’au fonctionnement du conseil municipal. En allant à la rencontre de ces élu∙e∙s, j’étudie le cycle mayoral de la mairie et les élu∙e∙s qui composent l’équipe mayorale. A partir d’entretiens, d’observations et de généalogies de familles, je retrace les éléments qui s’entrecroisent dans l’attribution des rôles et des places de chacun : le genre et l’ancrage territorial s'avèrent centraux dans les rapports sociaux. Pour constituer une équipe municipale plurielle, les têtes de liste doivent composer avec les lieux d’habitation, le genre, l’âge et la profession de leurs colistiers. Pourtant le conseil municipal reste dominé par les hommes et les ''grandes familles'' du village ; l’ordre social est peu remis en cause. Au contraire, les élu∙e∙s s’accrochent et souhaitent recréer ou maintenir une image idéalisée du village rural. Cette posture, voire cette stratégie, est renforcée par le poids des communautés de communes. Pour compenser la diminution des missions attribuées à la commune au profit de la communauté de communes, le groupe mayoral se concentre sur l’embellissement du village et la conservation du patrimoine local issue d’une représentation de la ruralité idéalisée.