Thèse soutenue

Combinaison de siRNA et médicaments anticancéreux pour une approche efficace du traitement du cancer du sein HER2+

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Auteur / Autrice : Sahar Eljack
Direction : Émilie Allard-VannierAreeg FaggadStéphanie David
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé. Sciences physico-chimiques et ingénierie appliquée à la santé
Date : Soutenance le 16/11/2022
Etablissement(s) : Tours en cotutelle avec University of Gezira (Wad Medani, Sudan)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (Centre-Val de Loire ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Nanomédicaments et Nanosondes (Tours)
Jury : Président / Présidente : Aurélie Malzert-Fréon
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Blasco
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Saulnier, Christophe Blanquart

Résumé

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Le cancer du sein HER2+ est considéré comme un type de cancer du sein agressif, avec un mauvais pronostic et des risques accrus de métastases. La découverte des thérapies ciblant HER2 a été révolutionnaire pour améliorer la prise en charge de la maladie, mais certaines limites sont toujours présentes, comme la résistance et la toxicité des traitements. Une approche combinée utilisant de petits ARN interférents (siARN) avec l'anticancéreux Doxorubicine (DOX) ou l'inhibiteur de tyrosine kinase Lapatinib (LAPA) a été étudiée comme approche innovante pour le traitement du cancer du HER2+. La séquence de siARN est dirigée contre l'une des protéines inhibitrices de l'apoptose, la Survivine. La première approche utilise des nanovecteurs de siARN magnétiques furtifs ciblés (nommés TS-MSN) en combinaison avec la DOX non vectorisée. Les TS-MSN régulent à la baisse l'expression de la protéine survivine avec une efficacité élevée, jusqu'à 89%. De plus, l'ARN messager de la survivine a également été inhibé d'environ 50%, comme l'a confirmé la qRT-PCR. Les cellules de cancer mammaire HER2+ (SK-BR-3) prétraitées avec les TS-MSN anti-Survivine pendant 24h suivi d'un traitement à base de DOX pendant 48h ont réduit significativement la viabilité cellulaire (environ 75%) par rapport aux cellules non traitées ou traitées avec chaque thérapie seule (environ 20% pour TS-MSN anti-survivine et 40% pour DOX) (valeurs P <0,05). Dans la deuxième approche, des nanoparticules à base de lipides (nommées LBNP) ont été développées pour encapsuler le LAPA au cœur du nanosystème et pour complexer les siARN anti-Survivine à leur surface. Afin de réaliser cela, un tensioactif solubilisant (Labrasol®) a été ajouté à la formulation des nanocapsules lipidiques (LNC) et leur surface a été modifiée avec un polymère cationique de chitosan. Les LBNPs développées peuvent véhiculer des concentrations élevées en siARNs thérapeutiques (4,6 µM) et en lapatinib (~ 10 mM) et possèdent des caractéristiques physicochimiques appropriées pour une évaluation in vitro. La taille des LBNP co-chargées est inférieure à 150 nm, le PDI est inférieur à 0,1, indiquant une grande homogénéité de la dispersion, et leur charge de surface est légèrement positive (+ 20 mV). De plus, les LBNP sont stables sur le plan physicochimique jusqu'à 28 jours. Les LBNP ont été rapidement internalisés par les cellules SK-BR-3 puisque de la fluorescence intracellulaire est observée après 4h d'incubation. Les LBNP véhiculant siSurvivin + LAPA (IC50 76,81 ± 12,3 nM) ont un effet cytotoxique synergique significatif par rapport aux LBNP véhiculant siCtrl + LAPA (IC50 99,7 ± 12,8) (valeur P <0,05). Toutes ces découvertes ont confirmé l'efficacité potentielle des deux combinaisons testées dans le cancer du sein HER2+. Des optimisations supplémentaires sur les nanoplateformes et les protocoles de traitement doivent être menées pour confirmer ces synergies et reproduire la même efficacité dans un modèle in vivo.Mots-clés : HER2+, cancer du sein, nanovecteur ciblé, siRNA, Survivine, nanoparticules à base de lipides, Lapatinib, Doxorubicine