Thèse soutenue

Les petites villes de Touraine : Loches et Chinon entre Révolution et Restauration, 1789-1821

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Auteur / Autrice : Cyprien Bertault
Direction : Robert Beck
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 15/12/2022
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités et Langues (Centre-Val de Loire ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre tourangeau d'histoire et d'étude des sources (Tours, Indre-et-Loire)
Jury : Président / Présidente : Stéphanie Sauget
Rapporteur / Rapporteuse : Corinne Marache, Aurélien Lignereux

Résumé

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La Révolution française est une époque qui paraît comme celle d'une rupture historique et sociale. C'est une époque tant marquée par des conflits politiques et philosophiques à l'Assemblée nationale que par les guerres révolutionnaires puis napoléoniennes aux frontières et à l'extérieur du pays. Or, loin des grandes villes, des traits historiques généraux et des faits majeur de cette période, qu'en est-il de cette période charnière de l'histoire de France à l'échelle locale ? Loches et Chinon sont de petites villes de Touraine. Anciennes villes royales, elles deviennent sous-préfectures à la création du département d'Indre-et-Loire en 1790. Leurs statuts de petites villes en font des villes caractéristiques du modèle d'habitat sociétal qui concerne la majorité des populations européennes. Leur étude de la Révolution française à la Restauration (1787-1820) correspond à un double intérêt. Premièrement, il s'agit d'une étude socio-urbaine : sont ainsi analysés leurs aspects culturels, urbanistiques, économiques ou sociaux, etc. Deuxièmement, il s'agit de percevoir les possibles ruptures ou continuités qu'ait pu engendrer la Révolution française en leur sein.Tout en enrichissant l'histoire locale et l'histoire des villes, cette thèse cherche à savoir s'il existe un réel bouleversement à leur échelle. Si ces trois décennies présentent bien des fractures dans ces deux villes, sont-elles des événements d'un non-retour historique ? Sont-elles des phénomènes abrupts ? Ou sont-elles les éléments d'une évolution sociale bien plus longue qui outrepasse la simple parenthèse « républicaine » ? Autrement dit, la question est de savoir si les changements révolutionnaires et impériaux ont eu un profond impact dans ces petites villes, ou s'ils n'ont constitué que des faits exceptionnels, des faits événementiels. C'est à l'aide d'une nombreuse historiographie, tant locale que nationale, qu'il est possible d'analyser, de comprendre et de comparer les données de ces deux villes. Ces données sont offertes par d'abondantes archives. De la célèbre série L des archives départementales, consacrées à la décennie révolutionnaire, aux cahiers de délibérations des archives municipales, ce n'est pas la pénurie de sources qui menace l'historien, mais le fond insondable d'un océan formé de paperasses administratives de l'époque. À cette profusion de témoignages se confronte pourtant un réel silence : les mots de ces textes ne disent pas tout de ce que leurs auteurs ont réellement vécu, mais ne l'effleurent qu'en surface. C'est ainsi qu'il est possible de tirer un portrait humain de Loches et Chinon, deux sociétés artisanales, voire paysannes, dont la structure économique est fragile face aux aléas révolutionnaires. Ce sont deux cités au visage médiéval qui tentent pourtant de se moderniser et de s'accorder avec leur époque. Une époque aussi bien influencée par l'actualité philosophique ou politique que par des cultures ancestrales et par des coutumes bien ancrées.