Thèse soutenue

Imaginaires nordiques dans la peinture de paysage en Allemagne : années 1820 - années 1860

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Auteur / Autrice : Adèle Akamatsu
Direction : France NerlichPierre Wat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'Art
Date : Soutenance le 08/04/2022
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités et Langues (2018-.... ; Centre-Val de Loire)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interactions, transferts, ruptures artistiques et culturels (Tours)
Jury : Président / Présidente : Robert Beck
Examinateurs / Examinatrices : Carl-Johan Olsson, Claudia Denk
Rapporteurs / Rapporteuses : Gregor Wedekind, Charlotte Guichard

Résumé

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Des années 1820 aux années 1860, la Scandinavie s'impose comme destination de voyages artistiques entrepris depuis l'espace germanophone, et d'emblée conçus comme contrepoints au voyage en Italie. De Copenhague à Düsseldorf en passant par Dresde et Hambourg, l'invention de paysages danois, suédois et surtout norvégiens par des peintres tels que J. C. Dahl, C. E. B. Morgenstern, Andreas Achenbach ou August Leu renouvelle des imaginaires nordiques qui, autour de 1800, étaient nourris par les poèmes d'Ossian et les tableaux de C. D. Friedrich. Ces voyages sont portés par des sociabilités artistiques transnationales et un enseignement indissociables des villes académiques que sont Dresde et Copenhague, éclipsées à partir des années 1840 par Düsseldorf. La ville rhénane attire nombre d'artistes scandinaves, parmi lesquels le Norvégien Hans Fredrik Gude. L'expérience vécue du voyage, l'étude en plein air et la confrontation avec l'œuvre d'Everdingen et de Ruisdael nourrissent l'élaboration de paysages de cascades, de haute montagne et de fjords. Conçues en émulation avec d'autres paysages européens, suisses en particulier, ces œuvres posent à nouveaux frais la question du nord : critiques et historiens de l'art du XIXe siècle s'en emparent, qui mobilisent l'opposition esthétique entre nord et sud, débattent de la prééminence du réalisme ou élaborent les filiations artistiques de la modernité. S'appuyant sur un corpus vaste et peu connu de paysages dessinés, peints et gravés, ainsi que sur des sources germanophones et scandinaves, cette étude transnationale articule ensemble approche sociale et matérielle du voyage et de la pratique sur le motif, et combine analyse des œuvres et attention aux discours critiques et historiographiques. Sans craindre les stéréotypes ni la banalisation du grandiose, les peintres de paysage étudiés élaborent un vocabulaire pictural et des procédés mis à l'épreuve des paysages nordiques. Alors que croît l'ambition de peindre des paysages caractéristiques et donc ancrés dans un territoire, leur portée est en réalité internationale.