Thèse soutenue

Universités, spécialisation et développement économique régional

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Auteur / Autrice : Jordan Moureaux
Direction : Alexandra Schaffar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences economiques
Date : Soutenance le 14/12/2022
Etablissement(s) : Toulon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés méditerranéennes et sciences humaines (Toulon ; 2008-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'économie appliquée au développement (Toulon ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Faridah Djellal
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Van Huffel, Sébastien Bourdin
Rapporteur / Rapporteuse : Faridah Djellal, Rachel Guillain

Résumé

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Cette thèse se focalise sur la contribution des universités françaises au développement économique local. Le premier chapitre va dépeindre la situation actuelle des universités françaises en s’intéressant à leur efficience et en dressant un classement de celles-ci. Par la suite, nous nous sommes concentrés sur les raisons susceptibles d’expliquer pourquoi la majorité des universités françaises apparaissaient comme étant relativement inefficientes. L’étude des universités françaises, par une analyse semi-paramétrique pour l’année 2014, met en évidence des différences d’efficience selon la taille, la typologie et le territoire d’accueil des universités. Nous observons que les petites universités présentent plus de facilités que les grandes universités pour ce qui est de l’optimisation du rapport entre leurs ressources et leurs productions en matière d’enseignement et de recherche. Toutefois, une université efficiente et de petite taille génèrera toujours moins de connaissances ainsi qu’un stock de capital humain qui sera toujours moindre qu’une université inefficiente mais dotée d’effectifs importants.Le second chapitre va présenter les travaux empiriques relatifs aux effets de débordements des connaissances universitaires sur l’entrepreneuriat local. Au sein de ce chapitre nous cherchons, en observant les travaux précédemment réalisés, à comprendre comment une université peut, par ses activités de formation et de recherche, contribuer au développement économique. Cette relation est souvent perçue comme automatique et l’incitation à poursuivre des études supérieures est considérée comme une nécessité aussi bien au niveau de l’individu qu’au niveau de l’intérêt général. La relation multipartite qui implique les universités, les entreprises et plus globalement les acteurs du territoire, est basée sur l’utilisation de la connaissance. Le troisième et le quatrième chapitre sont consacrés à l’étude de ces effets de débordements ou spillovers de connaissance. L’objectif principal de ce travail de thèse est d’étudier l’effet et la portée des spillovers spécialisés de connaissance, d’origine universitaire, sur les créations d’entreprises hautement et faiblement intensives en connaissance. La constitution d’une base de données originale, pour l’année 2017 et pour 34 075 communes françaises, a été nécessaire. A l’aide de modèles économétriques, notre étude met en évidence des résultats qui confirment la présence des spillovers spécialisés de connaissance sur le territoire français et qui valident l’hypothèse de décroissance spatiale de ces spillovers. Le type de connaissance ainsi que la distance sont bien des éléments significatifs dans l’étude des spillovers, puisque nous pouvons observer des distinctions suivant les diverses combinaisons. Les variables concernant les externalités de connaissance, qui sont approximées par les étudiants et les diplômés des quatre grandes disciplines universitaires, sont toutes positives et significatives pour les communes situées à moins de 90 kilomètres des sources de production des connaissances. La prise en compte de la spécialisation des universités et des entreprises permet d’observer des différences mineures quant à la portée et à l’intensité des spillovers de connaissance sur le territoire. Les créations d’entreprises basées sur l’utilisation du savoir sont ainsi favorisées par la proximité géographique aux sources de production des connaissances.