Utilisation de nanoghosts dérivés de cellules souches mésenchymateuses pour le ciblage de cellules tumorales du cancer du poumon résistantes aux inhibiteurs de tyrosine kinases
Auteur / Autrice : | Sandra Pagano |
Direction : | Gilles Favre, Olivier Calvayrac |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Cancérologie |
Date : | Soutenance le 21/03/2022 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche en Cancérologie de Toulouse (2011-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Gilles Favre, Olivier Calvayrac, Sophie Doisneau-Sixou |
Rapporteurs / Rapporteuses : John De Vos, Violaine Moreau |
Résumé
Les inhibiteurs de tyrosine kinase de l'EGFR (EGFR-ITK) sont des thérapies efficaces pour les cancers du poumon non à petites cellules présentant de mutation de l'EGFR (CPNPC EGFR-muté) mais la majorité des patients rechutent à cause de l'apparition de mécanismes de résistance. Une des principales hypothèses suggère que les résistances pourraient se développer à partir d'une population de cellules tolérantes au traitement (ou DTC pour Drug Tolerant Cells) qui développerait des mécanismes de résistance de novo. Des résultats de l'équipe ont montré qu'une forte expression de la petite GTPase RHOB dans les tumeurs prédispose à la rechute des patients traités par EGFR-ITK. L'expression de RHOB est augmentée dans les DTC en réponse aux EGFR-ITK et son invalidation génique par siARN augmente fortement la sensibilité aux EGFR-ITK in vitro et in vivo. Cependant, il n'existe à ce jour aucun inhibiteur spécifique de cette GTPase utilisable en clinique. Néanmoins, il existe des stratégies pour inhiber les Rho-GTPases in vitro, et l'une d'entre elles est l'utilisation de l'exoenzyme-C3 (C3) de Clostridium Botuminum, inhibiteur spécifique de RHOA, RHOB et RHOC par ADP-ribosylation. Nous avons montré qu'un co-traitement EGFR-TKI et C3 fusionnée à un peptide perméant (tat) était capable de prévenir l'émergence de résistances aux EGFR-ITK dans les lignées cellulaires testées (PC9, HCC4006 et HCC827), induisant la mort de toute la population de DTC. Cependant, l'utilisation de la tat-C3 n'étant pas envisageable pour un traitement systémique chez les patients de par la toxicité qu'elle provoquerait. Nous avons cherché une solution pour adresser spécifiquement la C3 aux tumeurs et permettre ainsi son utilisation thérapeutique. Nous avons établi une collaboration avec l'équipe du Pr. Marcelle Machluf (Technion, Israël) qui développe des vésicules dérivées de cellules souches mésenchymateuses (CSM), les nanoghosts (NG). Afin de valider une potentielle utilisation des NG en tant que véhicule pour la C3, des expériences de migration ont montré une attractivité des CSM dont sont issues les NG pour nos différentes lignées tumorales, indépendamment de la présence d'EGFR-ITK. Nous avons ensuite utilisé dans NG fluorescents qui nous ont permis de montrer une entrée active des NG dans nos modèles cellulaires, indépendamment de la présence d'EGFR-ITK. Nous avons également validé in vivo, dans des souris greffées de PDX de CPNPC EGFR-muté, l'arrivée des NG au niveau du site tumoral. Finalement nous avons également montré que la C3 encapsulée dans les NG entre dans les cellules et est active de par sa capacité à ADP-ribosyler les Rho-GTPases.