Rôle et mécanismes des G-quadruplexes ARN dans la synthèse protéique et les fonctions mitochondriales
Auteur / Autrice : | Leila Dumas |
Direction : | Stefania Millevoi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génétique moléculaire |
Date : | Soutenance le 13/07/2022 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche en Cancérologie de Toulouse (2011-....) |
Jury : | Président / Présidente : Estelle Espinos-Parrou |
Examinateurs / Examinatrices : Stefania Millevoi, Estelle Espinos-Parrou | |
Rapporteurs / Rapporteuses : David Alexandre, Emiliano Ricci, Marc Blondel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Contrairement à ce qui a précédemment été admis, les cellules cancéreuses reposent sur la mitochondrie comme source d’énergie et pour la production de macromolécules. La régulation de la synthèse des protéines mitochondriales se trouve au cœur de la fonction mitochondriale. Elle dépend principalement de la traduction cytosolique des ARNm codés par le noyau dont les protéines sont importées dans la mitochondrie. Malgré la prise de conscience croissante que la synthèse des protéines mitochondriales contribue à l'apparition et à la progression du cancer, offrant ainsi de nouvelles opportunités de traitements, les mécanismes moléculaires sous-jacents restent peu explorés. Mon projet de thèse visait à mieux caractériser les déterminants liant la synthèse protéique et la fonction mitochondriale en me concentrant sur les G-quadruplexes ARN (RG4), des structures d'ARN dynamiques qui ont gagné de l’importance dans la biologie de l’ARN et les maladies associées. Nos travaux ont contribué au concept dans lequel les RG4 et leurs partenaires protéiques (i.e. les protéines de liaison à l’ARN) jouent un rôle clé dans la régulation traductionnelle des ARNm codant pour des facteurs essentiels au développement tumoral et à la résistance aux traitements. Sur la base d’études récentes soutenant l’implication des RG4 dans l'expression des gènes mitochondriaux, nous avons émis l'hypothèse que ces structures contrôlent l'expression des ARNm mitochondriaux, participant ainsi à la reprogrammation métabolique mitochondriale nécessaire à la croissance néoplasique. Nous avons montré que les RG4 sont localisés à la mitochondrie et qu’ils régulent les fonctions mitochondriales en modulant la traduction cytosolique d’ARNm mitochondriaux codés par le noyau. Nous avons identifié la protéine de liaison à l’ARN hnRNP U comme nouveau régulateur de la traduction d’ARNm mitochondriaux qui contiennent des RG4. Nos résultats soutiennent un modèle dans lequel la stabilisation des RG4, avec des ligands ou par la diminution de l’expression de hnRNP U, modifie la synthèse des protéines mitochondriales codées par le noyau, ce qui entraîne une diminution des fonctions mitochondriales affectant alors le métabolisme énergétique et, par conséquent, la prolifération des cellules cancéreuses. Ces données pourraient ouvrir la voie à de futures stratégies pour affecter les fonctions mitochondriales liées à la croissance tumorale en ciblant la traduction mitochondriale par la modulation des interactions RG4-protéine ou la structuration des RG4.)