Stratégies non pharmacologiques et réponse aux antidépresseurs dans un modèle murin de dépression : effets comportementaux et mécanismes neurobiologiques
Auteur / Autrice : | Basile Coutens |
Direction : | Claire Rampon, Bruno Guiard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 15/04/2022 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherches sur la Cognition Animale (Toulouse ; 2003-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Marc Devaud |
Examinateurs / Examinatrices : Arnaud Tanti, Muriel Darnaudéry | |
Rapporteur / Rapporteuse : Muriel Koehl, Nathalie Thiriet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les troubles majeurs dépressifs concernent plus de 300 millions de personnes à travers le monde. Si des composés pharmacologiques permettent de traiter la dépression, les substances commercialisées pour cette indication présentent certaines limites thérapeutiques. Notamment, on observe pour tous ces composés, un faible taux de réponse, un taux élevé de rechute et/ou un long délai d'action. En effet, la plupart des antidépresseurs nécessitent un traitement au long cours, avant que les premiers signes thérapeutiques ne soient observables, ce qui constitue un inconvénient clinique majeur. Au niveau mécanistique, ceci s'explique par le fait que l'administration chronique d'antidépresseur entraîne des modifications cérébrales qui nécessitent plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour se mettre en place. Dans ce contexte, il apparaît pertinent d'identifier de nouvelles solutions permettant une action plus rapide et plus durable sur les symptômes dépressifs. Pour ce faire, les approches non pharmacologiques suscitent un intérêt croissant puisqu'elles visent les causes des symptômes comportementaux, apparaissant ainsi comme des alternatives aux traitements pharmacologiques. En effet, on sait aujourd'hui que le style de vie est un facteur de déclenchement de la dépression majeure, et les effets protecteurs d'une alimentation saine, d'une vie sociale riche et de l'exercice physique sur la santé mentale ont été décrits. Au cours de ce travail de thèse, nous avons examiné si et comment ces éléments environnementaux contribuent à traiter le trouble dépressif lorsqu'ils sont proposés seuls ou combinés à un antidépresseur classique. A l'aide de souris modèle de dépression, nous avons montré que le séjour en environnement enrichi réduit le délai d'action de la venlafaxine. Ensuite nous avons déterminé que l'effet bénéfique de cette combinaison est associé à la désorganisation rapide de la plasticité des interneurones GABAergiques de l'hippocampe, impliquant la matrice extracellulaire qui entoure ces neurones, ainsi que des effets sur la neurogenèse hippocampique adulte. Nous avons également observé que l'arrêt des stimulations environnementales aggrave le phénotype pseudo-de´pressif chez les animaux, alors que l'exercice physique combiné avec un traitement antidépresseur induit des effets bénéfiques précoces mais partiels sur le comportement. Dans l'ensemble, nos travaux montrent un effet bénéfique des stratégies thérapeutiques non pharmacologiques et identifient les interneurones GABAergiques à parvalbumine comme une cible pertinente sur laquelle agir pour réduire le délai d'action des antidépresseurs actuellement disponibles sur le marché.