Thèse soutenue

Développement et modélisation de surfaces superhydrophobes avec de faible adhésion à la glace, pour une application aéronautique

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Auteur / Autrice : Martin Huré
Direction : Philippe OlivierJulien Garcia
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie mécanique, mécanique des matériaux
Date : Soutenance le 14/01/2022
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Clément Ader (Toulouse ; 2009-....)
Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Gelareh Momen, Zhiliang Zhang

Mots clés

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Résumé

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La formation de givre en vol constitue une menace pour la sécurité des aéronefs. L’accumulation de glace sur les surfaces aérodynamiques entraine une augmentation du poids et une réduction de la portance, qui en cas d’exposition prolongée, peut provoquer le décrochage de l’aéronef. Une méthode de dégivrage répandue consiste à prélever de l’air chaud du moteur pour chauffer les surfaces exposées de l’appareil. Bien qu’efficace pour réduire le risque lié au givrage, les systèmes de dégivrage consomment une énergie conséquente. Aujourd’hui, le besoin d’aéronef moins polluant conduit à envisager des méthodes de dégivrage avec une consommation énergétique réduite. Ces vingt dernières années, des résultats prometteurs ont été obtenu avec des surfaces dites « glaciophobes » qui retardent la formation de givre, réduisent l’adhésion de la glace, ou évacuent les gouttelettes issues des nuages avant qu’elles ne se transforment en glace. Une compréhension fine des mécanismes par lesquels ces propriétés antigivre sont obtenues est importante pour concevoir des surface glaciophobes efficaces. Cependant, ces mécanismes demeurent en partie incompris. La relation entre les propriétés de mouillage de la surface et son aspect glaciophobe fait l’objet de contradiction dans la littérature. La prise en compte de la rugosité de surface complexifie l’analyse, puisqu’elle introduit des phénomènes d’ancrage mécanique à l’interface glace/substrat. C’est particulièrement vrai pour les surfaces superhydrophobes, qui présentent une micro/nano-texture de surface. Ces interactions mécaniques à l’interface ne sont pas entièrement comprises, ce qui limite le développement de modèles numériques pour étudier l’effet de la microtexture sur l’adhésion de la glace. Un autre aspect majeur des surfaces glaciophobes, peu étudié à ce jour, est leur durabilité dans un environnement aéronef. Les objectifs de cette thèse sont de fournir une description mécanique de l’interface glace/substrat, vérifier les relations entre mouillabilité et adhésion, modéliser numériquement l’effet des surface glaciophobes sur l’adhésion, et caractériser la résistance à l’érosion de ces surfaces. Pour cela, la mouillabilité et l’adhésion en cisaillement de la glace à 20 revêtements différents ont été mesuré et étudié. Des échantillons ont été soumis à un test de flexion 4 points pour mesurer le taux de restitution d’énergie à l’interface avec la glace. Les résultats concordent avec ceux obtenus via un modèle numérique comprenant des zones cohésives pour reproduire l’interface, ce qui montre la pertinence de cette méthode de modélisation. Par la suite, une surface superhydrophobe microtexturée a été designée à l’aide d’un modèle thermodynamique, puis fabriqué avec un laser nanoseconde. L’adhésion en cisaillement de la glace sur ces surface microtexturée a été mesurée, et des analyses fractographiques ont permis d’identifier les modes de fracturation. Une approche semi-analytique est proposée pour modéliser l’effet de la microtexture sur l’adhésion de la glace. Cette approche a fourni des résultats en concordance avec les résultats expérimentaux, et s’avère prometteuse pour implémenter le comportement de surface superhydrophobes dans des modèles numériques de systèmes plus complexes, comme une aile d’avion. Enfin, la résistance à l’érosion pluie de substrats microtexturés aluminium et titane a été étudiée.