Thèse soutenue

"Quand nos désirs font désordres", une histoire du mouvement homosexuel français de 1974 à 1986

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Auteur / Autrice : Mathias Quéré
Direction : Sylvie Chaperon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 04/07/2022
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : France, Amériques, Espagne, Sociétés, Pouvoirs, Acteurs (Toulouse ; 1995-....)
Jury : Président / Présidente : Julian Jackson
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Chaperon, Olivier Fillieule, Michelle Zancarini-Fournel, Régis Schlagdenhauffen, Florence Tamagne
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Fillieule, Michelle Zancarini-Fournel

Résumé

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Un mouvement homosexuel existe en France de 1974 à 1986. C’est la première fois que des groupes homosexuels et lesbiens se constituent sur l’ensemble du territoire français métropolitain, là où les organisations préexistantes étaient davantage cantonnées à la capitale. Inscrite dans l’effervescence politique des années 1968, cette histoire débute avec la naissance d’un premier Groupe de libération homosexuelle à Paris. Moins de deux ans plus tard des groupes se répartissent dans une trentaine de villes, sur l’ensemble du territoire français, et développent un militantisme existentiel et révolutionnaire. Car à l’image de nombreux mouvements du sujet minoritaire, les militant·es homosexuel·les revendiquent un changement immédiat de leur condition dans une société où la répression légale de l’homosexualité est toujours à l’œuvre. Avec la fin de la décennie, le mouvement émergeant, face à ses propres contradictions, réoriente sa mobilisation dans une direction réformiste et revendicative. Dans cette perspective, se met en place une nouvelle organisation, le Comité d’urgence anti-répression homosexuelle, coordination de groupes homosexuels et lesbiens, dont l’objectif est de lutter pour l’abrogation de la législation homophobe. Son action est nationale, mettant sur pied d’importantes campagnes antirépressives. Avec l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1981, les discriminations légales à l’encontre des gais et des lesbiennes sont progressivement abrogées et pour les militant·es se dessine alors un nouveau monde plein d’espoir. Dans les premières années de la décennie 1980, la mobilisation se redéploie au niveau local avec la constitution d’un espace de la cause des gais et des lesbiennes. C’est alors un nouveau cycle de l’engagement qui se dessine, cette fois-ci existentiel et réformiste. L’épidémie du sida vient bouleverser un monde et des communautés, qui progressivement basculent dans l’horreur. En s’appuyant sur des sources variées, cette thèse analyse et retrace donc l’histoire du mouvement homosexuel français dans les années 1970 et 1980.