Thèse soutenue

Ouidah coloniale : le déclin d'une ville dans le Dahomey sous domination française (de la fin du XIXe siècle aux années 1960)
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Auteur / Autrice : Valère Sogbossi
Direction : Sophie Dulucq
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 27/06/2022
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : France Amériques Espagne - Sociétés, pouvoirs, acteurs (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Odile Goerg
Examinateurs / Examinatrices : Armelle Choplin
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Fourchard, Claude Sissao

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Fondé à la fin du XVIe siècle, le royaume de Saxé s’étend jusqu’à la Côte Sous le vent où le roi Kpassè crée une ferme, Gléxwé. Celle-ci émerge dans un cadre géopolitique singulier marqué par la disparition de plusieurs marchés sur la côte de Guinée. Au XVIIe siècle, les compagnies européennes qui cherchent de se libérer du monopole que les Hollandais exercent sur les marchés de la Côte de l’Or, surtout Keta, Cape-Coast, El-Mina, etc. explorent la région plus à l’est. C’est dans ce contexte qu’ils s’établissent à Saxé puis à Gléxwé. Facile d’accès par les voies d’eau fluviales, le bourg prend progressivement la relève des comptoirs voisins et participe à la traite transatlantique. Le volume de ses exportations s’accroît et il devient un enjeu-politique et économique. La prospérité des échanges entre les Xwéda et les Européens suscite la convoitise du Danxomè. Pour accéder à la côte, celui-ci se lance dans une série de conquêtes. Après avoir conquis Allada en 1724, il s’empare de Saxé en 1727. Mais Ouidah résiste aux assauts d’Abomey jusqu’en 1741. À cette date, elle tombe dans l’escarcelle fon. Le bourg devient le comptoir du Danxomè. Par le nombre d’esclaves qui y transite, Ouidah est le plus important lieu de stockage et d’échange d’esclaves de la région jusqu’aux années 1840. Avec le retrait des nations européennes de ce trafic, s’amorce un mouvement de retour des esclaves du Brésil vers les côtes ouest-africaines. Ouidah accueille de nombreux Afro-Brésiliens. Ils se regroupent autour de Francisco Félix de Souza et contribuent à la reconversion de l’économie locale. Ainsi, les produits agricoles, notamment l’huile de palme se substituent aux esclaves. Le négoce des palmistes intéresse les traitants européens qui encouragent leur gouvernement respectif à prendre possession du Danxomè et de Ouidah. Dans, la course au clocher, la ville est annexée en novembre 1892 par les troupes françaises. Sous le joug français, elle perd son dynamisme. Les colonisateurs installent le chef-lieu du territoire à Porto-Novo. Ce choix et les priorités de la colonisation amènent les maisons de commerce européennes à transférer leurs sièges à Porto-Novo puis à Cotonou. Cet état de choses et les crises économiques de l’entre-deux-guerres plongent Ouidah dans un déclin devenu irréversible dès 1945.