Thèse soutenue

Étude du jugement ambivalent associé aux personnes en situation de handicap intellectuel en milieu de travail ordinaire et de ses déterminants idéologiques et normatifs

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Auteur / Autrice : Pauline Vidal
Direction : Patrice TerrierStéphane Perrissol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 09/06/2022
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cognition, langues, langage, ergonomie (Toulouse ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Julie Lemarié
Examinateurs / Examinatrices : Mickaël Jury
Rapporteur / Rapporteuse : Patrick Mollaret, Odile Hirschauer-Rohmer

Résumé

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Les personnes en situation de handicap intellectuel (PSHI) sont associées à un jugement ambivalent « forte chaleur/faible compétence » qui limitent leur insertion professionnelle. Cette thèse cherchait à préciser le contenu de ce jugement et ses conditions idéologiques et normatives d’expression avec les modèles du jugement social (e‧g., Abele et al., 2021). Nous avons étudié ce jugement en contexte professionnel, en considérant différentes dénominations (handicap intellectuel/mental, retard mental, trisomie 21) et les sous-dimensions de chaleur et de compétence. Nous supposions, d’une part, que ce jugement articule une valorisation des traits de sociabilité, de moralité et d’effort et une dévalorisation de ceux de capacité et d’assurance. D’autre part, il s’agissait de vérifier que cette ambivalence résulte d’une norme de non-discrimination et du modèle individuel du handicap (légitimant la hiérarchie entre PSHI et personnes valides) plutôt que du modèle social (délégitimant la hiérarchie). Comme attendu, les PSHI ont été jugées, indépendamment des dénominations, plus sociables, morales, persévérantes que capables et sûres d’elles. Elles ont aussi été jugées plus capables que sûres d’elles. Le recours à une mesure implicite du jugement a supporté le rôle de la norme de non-discrimination. L’ambivalence est apparue avec les deux modèles du handicap suggérant une faible antonymie entre ces modèles chez les participant‧es sans doute due à l’hégémonie du modèle individuel. De plus, sans affecter l’ambivalence, seules la capacité et l’assurance ont varié entre les dénominations et les niveaux d’adhésion aux modèles, probablement en raison de l’importance de la compétence en contexte professionnel ou de l’exclusion des autres traits comme expressions du validisme. Ces apports sur l’ambivalence du jugement et les facteurs contribuant à son maintien devraient alimenter les formations sur le validisme des professionnel‧les du parcours d’insertion des PSHI.