Faire ses humanités : aspirations et entrée en études des admis en licence d'arts, lettres, langues et sciences humaines
Auteur / Autrice : | Mathieu Rossignol-Brunet |
Direction : | Philippe Lemistre, Marianne Blanchard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 13/06/2022 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche Travail, organisation, pouvoir (Toulouse ; 1994-....) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Hélène Jacques |
Examinateurs / Examinatrices : Mathieu Ichou | |
Rapporteur / Rapporteuse : Agnès Van Zanten, Hugo Harari-Kermadec |
Mots clés
Résumé
Cette thèse s’intéresse aux aspirations d’orientation et parcours d’études des néo-bacheliers admis dans les filières d'humanités (ALLSH). L’orientation y est abordée de manière multifactorielle, combinant notamment la prise en compte de l’origine sociale (volume et structure des capitaux), du genre, du parcours scolaire et des variables subjectives (satisfaction liée aux vœux). La dimension territoriale de l’orientation est également étudiée au sein de l’académie de Toulouse.Ce travail cherche tout d’abord à comprendre la place des humanités dans les formations d’enseignement supérieur. Les résultats montrent la place intermédiaire qu’occupent les différentes disciplines en ALLSH, à l’échelle de l’ensemble des formations d’enseignement supérieur post-bac et celle des disciplines universitaires. Les données permettent en outre de distinguer les filières qui composent ce regroupement : si le public accueilli en ALLSH est socialement et scolairement plus homogène que celui dans les autres secteurs disciplinaires, certaines disciplines apparaissent plus (lettres) ou moins (histoire) féminisées, plus (langues) ou moins (arts, autres sciences humaines) ouvertes socialement.La thèse montre ensuite que l’orientation en ALLSH est une orientation majoritairement souhaitée, même si pour certains admis l’on peut parler d’orientation contrariée (davantage que par défaut). En outre, l’orientation au sortir du secondaire apparaît encore principalement locale, mais la thèse met également en évidence le début d’une segmentation horizontale entre les formations d’ALLSH, dont se saisissent les étudiants les plus favorisés et illustrée par le développement des licences sélectives.Enfin, la troisième partie relative aux parcours d’études permet tout d’abord de faire ressortir l’intérêt intellectuel des étudiants pour la formation, sans pour autant que les projets d’études ou professionnels (comme devenir enseignant) ne soient inexistants : la première année est bien souvent l’occasion de se familiariser avec l’institution universitaire pour ainsi confirmer ou infirmer les aspirations de terminale. Cela se matérialise par une forte diversité de parcours au cours des trois premières années d’études. Le poids de l’orientation contrariée dans ces parcours est alors mis en évidence, démontrant par conséquent le rôle nécessaire d’espace de régulation qu’est amenée à jouer l’université et la nécessite d’appréhender l’orientation sur le temps long.