Thèse soutenue

Clinique des adolescents victimes de cyber-violences : le lien victime-auteur comme actualisation d'une position victimale

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Auteur / Autrice : Marie Colin
Direction : Sonia HarratiDavid Vavassori
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 23/09/2022
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Cliniques psychopathologique et interculturelle (Toulouse)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pascal Marchand, Jean-Yves Chagnon, Maria-Teresa Rebelo
Rapporteur / Rapporteuse : Astrid Hirschelmann, Daniel Derivois

Résumé

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Nous pouvons constater dans l’actualité une recrudescence des phénomènes de cyber-violences entre adolescent depuis ses dix dernières années. Plusieurs études ont étudié les raisons qu’ont les auteurs de s’attaquer à leurs victimes, les conséquences sur ces dernières, mais peu d’entre-elles mettent en évidence les processus sous-jacent au maintien du lien Victime/Auteur.Notre thèse vise à offrir une compréhension du phénomène des cyber-violences au travers de ce lien qui soutiendrait un processus de répétition traumatique. Nous posons l’hypothèse que le sujet victime adolescent ne romps pas le lien avec l’auteur des cyber-violences car cela lui permettrait d’actualiser un trauma. Nous avons mis en place une étude en deux phases, une analyse clinique lexicographique de témoignage de victimes puis une analyse clinique de trois sujets adolescents victimes de cyber-violences. Pour ce faire, nous avons utilisé dans un premier temps un logiciel d’analyse de données textuelles, puis dans un second temps une triangulation d’outils au travers d’un entretien non directif de recherche, du Make A Picture Story Test ainsi que du Rorschach. Nous avons mis en évidence que les sujets ne peuvent pas rompre le lien avec les auteurs, car la dynamique instaurée vient leur assurer un sentiment d’existence et de continuité interne. Nous constatons que la projection exercée sur les auteurs et sur le lien victime/auteur sous-tend deux processus différents. Le premier permet aux victimes d’exister pour un autre, et d’être victime d’un autre (autre que l’auteur du trauma originel), et le second permet la réactualisation d’un lien antérieur rompu précocement. La recherche d’une situation active de rupture actuelle donne corps au trauma par le virtuel numérique. Notre thèse offre donc plusieurs perspective : pour la prise en charge des victimes, pour l’utilisation du test du MAPS pour la recherche et la question de la cyber-psychologie.