Thèse soutenue

Luttes et revendications individuelles et collectives de vigneronnes et contestations des rapports de genre en viticulture

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Auteur / Autrice : Chloé Le Brun
Direction : Hélène Guétat-BernardAlexis Annes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 11/01/2022
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, sociétés, territoires (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Lapeyre
Examinateurs / Examinatrices : Rose-Marie Lagrave
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Giraud, Clotilde Lemarchant

Résumé

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Cette thèse interroge les luttes individuelles et collectives des vigneronnes pour contester et renégocier les rapports de genre structurant historiquement la viticulture et revendiquer une diversité d’identités professionnelles. Elle s’inscrit dans la continuité de recherches menées sur la reconnaissance du travail et des droits des agricultrices, ainsi que dans les champs de la sociologie du genre et de la sociologie rurale. Cette enquête qualitative mêle des observations du travail conduites sur les domaines viticoles, trois années d’observation des activités formelles et informelles de trois collectifs non-mixtes de vigneronnes créés en Occitanie et une soixantaine d’entretiens menés auprès de vigneron-ne-s, de professionnel-le-s de la filière et d’élu-e-s au sein des organisations professionnelles viticoles régionales. Le présent travail montre d’une part qu’à l’échelle individuelle, malgré des recompositions des rapports de genre parfois très marquées et des appropriations divergentes des idées féministes, les vigneronnes contribuent par leurs pratiques à contester les normes de genre qui structurent la viticulture et à renouveler le métier. Le recrutement social des agricultrices s’est élargi depuis plusieurs décennies. De plus en plus de femmes issues du milieu agricole s’installent sur les domaines viticoles, reprennent les domaines familiaux ou s’installent hors cadre familial. Elles présentent une grande diversité de profils, de trajectoires de vie et de conditions d’accès au métier. Ces éléments font du cas des vigneronnes un cadre particulièrement propice à l’analyse des diffusions et des appropriations ordinaires des idées féministes au sein d’espaces viticoles mixtes et non-mixtes non-militants. Cette thèse montre que cet élargissement favorise les appropriations d’idées féministes revendiquant certains changements (nouveaux schémas d’organisation domestique, revendications d’identités professionnelles autonomes, constructions de féminités alternatives). Mais il tend aussi à diluer l’héritage du long combat des agricultrices. Les luttes des femmes dans les métiers agricoles et viticoles ne sont pas toujours intériorisées par celles qui s’installent en viticulture. D’autre part, notre recherche donne à voir les mobilisations collectives des vigneronnes au sein d’espaces non-mixtes qu’elles revendiquent non-militants. Certains collectifs luttent dans l’espace public en faveur de la représentation des femmes au sein des organisations profession.