La mobilisation politique des diasporas en faveur d'un parti politique de la partie : le cas du parti démocratique des peuples de Turquie en Allemagne et en France
Auteur / Autrice : | Inci Öykü Yener-Roderburg |
Direction : | Samim Akgönül, Kader Konuk |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 15/06/2022 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des Sciences juridiques (Strasbourg ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Droit, religion, entreprise et société (Strasbourg) |
Jury : | Président / Présidente : Andreas Blätte |
Examinateurs / Examinatrices : Birte Wassenberg | |
Rapporteur / Rapporteuse : Hamit Bozarslan, Jean-Michel Lafleur |
Mots clés
Résumé
Cette recherche s'intéresse à la mobilisation transnationale de la diaspora autour du vote externe et à l'implication des organisations diasporiques dans le processus électoral du pays d'origine. Plusieurs approches expliquent la transnationalisation politique des groupes diasporiques ; cependant, elles ne parviennent pas à clarifier (1) comment certains moments historiques (par exemple, l'extension du droit de vote aux nationaux non résidents) peuvent générer un élan critique parmi les différentes communautés de la diaspora et (2) comment les réseaux de ces communautés interagissent à travers des organisations diasporiques pour la même cause, malgré leur appartenance à différents espaces sociaux transnationaux, et créent un microcosme (par exemple, un parti politique) et élargissent la signification des espaces sociaux construits. Le rôle des organisations diasporiques, qui a été analysé de manière approfondie pour leur engagement dans les courants politiques du pays d’origine, n'avait pas été étudié auparavant en utilisant le vote externe. Enquêter sur le succès électoral extraterritorial d'un parti politique nouvellement créé offre une occasion exemplaire de souligner l'importance des organisations diasporiques enracinées et de leurs membres qui se transforment en groupes partisans au cours d'un moment historique tel que le vote externe. Cette combinaison d'instances conduit à la mobilisation des électeurs. Un parti politique turc, le Parti démocratique des peuples (HDP), et ses alliances à distance, dans un tel moment, ont démontré et utilisé leur capacité de mobilisation, comme en témoigne la part de vote extraterritorial du HDP aux élections générales turques de 2015, qui a fait du parti le deuxième plus fort à l'étranger. En revanche, selon les résultats des élections nationales, le parti est arrivé en quatrième position. Par conséquent, le HDP devient un cas d'étude plausible pour comprendre un modèle complexe d'organisation à distance d'un parti politique opérant en l'absence de responsables ou de satellites du parti dans les pays de résidence, l'Allemagne et la France, où la population née en Turquie et ses descendants sont les plus nombreux en dehors de la Turquie. Dans ces pays, le HDP obtient toujours un soutien remarquable, par les organisations majoritairement indépendantes et différentes sur le plan ethnique, religieux et politique, qui ont diverses interstices qui les ont amenées à générer un microcosme. L'étude examine les incitations des organisations et des individus de la diaspora à devenir des alliances/partisans pro-HDP en Allemagne et en France et se demande si l'éligibilité au vote a un impact sur les modes d'engagement politique dans le cas du vote externe. Ce faisant, cette étude contribue aux études sur le vote externe en analysant la mobilisation transnationale de la diaspora à un niveau institutionnel et individuel. En outre, cette recherche contribue à la compréhension du vote externe, limité aux électeurs éligibles, en fournissant des preuves empiriques qui soulignent que les opportunités d'engagement non électoral qui émergent avec le vote externe n'excluent pas les non-votants.