Thèse soutenue

La mort dans les mots : Parler du passé familial et du génocide dans les familles rwandaises transnationales (France-Rwanda)

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Auteur / Autrice : Domitille Blanco
Direction : Michel Rautenberg
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, anthropologie
Date : Soutenance le 08/12/2022
Etablissement(s) : Saint-Etienne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : David Lepoutre
Examinateurs / Examinatrices : Darius Gishoma, Chowra Makaremi
Rapporteurs / Rapporteuses : Michela Fusaschi, Florence Weber

Résumé

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Fruit d’une enquête ethnographique menée entre 2014 et 2019, ce travail interroge la transmission de la mémoire dans des familles rwandaises transnationales installées entre la France et le Rwanda. Comment parle-t-on du génocide des Tutsi en France, cet événement qui a fait entre 800 000 et 1 million de victimes entre avril et juillet 1994 ? Des politiques de mémoire aux événements commémoratifs en Rhône-Alpes, en passant par d’autres espaces où cette mémoire s’élabore et se partage (soirées amicales, rendez-vous avec un professionnel, entretien ethnographique, etc.), nous avons observé les conditions d’énonciation et de réception des souvenirs du génocide. Comment en parle-t-on dans les familles ? Quelle place occupe la mémoire du génocide dans la mémoire familiale ? Y a-t-il une transmission de la mémoire de et dans la famille ? Avant tout, nous avons interrogé ce que représente « la famille » pour les rescapés aujourd’hui, et principalement pour ceux qui avaient moins de 20 ans en 1994 et qui, aujourd’hui, vivent en France. Suite au génocide, un enfant sur cinq est devenu orphelin d’un ou de ses deux parents, et ce chiffre s’élève à trois enfants sur quatre en ce qui concerne les rescapés. Retracer leur parcours depuis cette crise de la prise en charge met en lumière les reconfigurations des différents collectifs de la parenté pratique (maisonnée, lignée, parentèle, fratrie) et les relations entretenues actuellement au sein de familles transnationales. La circulation de la mémoire (horizontale, verticale ou indirecte) est donc analysée au regard du contenu véhiculé ou tu, et des conditions d’accès au passé familial.