Thèse soutenue

Identification pharmacogénétique de gènes clés et de petites molécules capable de promouvoir la génération d'oligodendrocytes dans les modèles de lésions néonatales cérébrales et de remyélinisation chez l'adulte

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Auteur / Autrice : Jean-Baptiste Huré
Direction : Carlos Parras
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 29/04/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut du cerveau (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Claude Potier
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Gressens, Brahim Nait-Oumesmar
Rapporteur / Rapporteuse : Elisabeth Traiffort, Anna C. Williams

Résumé

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La sclérose en plaques (SEP) est une maladie chronique auto-immune caractérisée par des lésions focales démyélinisées du système nerveux central. Malgré les progrès récents concentrés sur la réaction immunitaire contre les oligodendrocytes chez les patients atteints de SEP, les thérapies remyélinisantes efficaces font encore défaut. La remyélinisation se produit spontanément chez les patients atteints de SEP, mais elle est inefficace et diminue avec le vieillissement et la progression de la maladie, entraînant une invalidité irréversible. Bien qu'il ait été démontré que certains facteurs et petites molécules améliorent la remyélinisation en culture cellulaire ainsi que dans des modèles animaux de remyélinisation, jusqu'à présent, aucun médicament présentant une capacité de remyélinisation convaincante chez l'homme n'a été approuvé pour la SEP. Ainsi, l'amélioration de la remyélinisation reste un besoin médical non satisfait pour les patients atteints de SEP. Nous avons récemment identifié des réseaux transcriptionnels clés et des régulateurs impliqués dans la spécification des oligodendrocytes à partir de cellules souches neurales (NSC), ainsi que ceux qui interviennent dans leur maturation en cellules myélinisantes sur la base de la génération et de l'analyse de données transcriptomiques générés par nos laboratoires et d'autres. Nous avons ensuite effectué une analyse pharmacogénomique pour générer une liste de nouvelles petites molécules bioactives régulant les réseaux de gènes oligodendrogliaux. À l'aide de cultures de NSC et d'OPC de souris néonatales, nous avons validé la capacité de six de ces molécules à favoriser l'oligodendrogénèse à différents stades (prolifération ou maturation). Nous avons ensuite utilisé un modèle ex-vivo d'explants de tranches de cervelet et sélectionné grâce à l'expertise de pharmacologistes les deux molécules les plus prometteuses approuvées par la FDA montrant une activité plus forte ou similaire que les témoins positifs hormone thyroïdienne et clémastine. Fait intéressant, ces deux médicaments ont également signalé des activités anti-inflammatoires. Combiné à l'expertise des cliniciens, nous avons défini la posologie et la voie d'administration optimales et caractérisé leur activité dans l'étude pré-clinique de la remyélinisation du cerveau de souris adulte en utilisant le modèle de démyélinisation focale induite par la lysolécithine ainsi que dans le modèle d'hypoxie néonatale. Ainsi, nous avons trouvé une forte activité pro-oligodendrogénique in vivo, et nous évaluons actuellement leur impact potentiel sur l'activation microgliale et astrogliale. Enfin, cette étude réutilisera deux nouveaux médicaments approuvés par la FDA pour des essais cliniques afin d'évaluer leur activité de pro-remyélinisation chez les patients atteints de SEP et les bébés prématurés.