Thèse soutenue

Vers l'élimination du paludisme dans le sud-est de l'Asie : identification et délimitation des poches de transmission résiduelle
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Auteur / Autrice : Mirco Sandfort
Direction : Ivo Mueller
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Épidémiologie
Date : Soutenance le 12/12/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pasteur (Paris). Épidémiologie et Analyse des Maladies Infectieuses
Jury : Président / Présidente : Chetan E. Chitnis
Examinateurs / Examinatrices : Yusuke Shimakawa, Freya Fowkes, Émilie Pothin
Rapporteurs / Rapporteuses : Chetan E. Chitnis, Patrick Walker

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Après plusieurs décennies marquées par un déclin global du paludisme, les pays de la sous-région du Grand Mékong se sont engagés à l'éliminer d'ici 2030. Avec l'intensification des efforts d'élimination, les zones de forte incidence du paludisme se restreignent aux régions reculées. Certaines populations sont particulièrement exposées, notamment lors de déplacements en zones forestières. Le risque d’infection doit être bien décrit afin d’adapter localement les stratégies d’intervention. Les retards par rapport aux objectifs prévus d’élimination confirment la nécessité d’améliorer les programmes de contrôle. Cette thèse a eu pour but de décrire et comprendre l'hétérogénéité du risque d’infection dans une région reculée du Cambodge. Nous avons stratifié le risque, en exploitant des covariables démographiques et géographiques, et avons appliqué des outils existants pour la détection de clusters. Nous avons introduit la notion de signature spatiale de la transmission pour l’épidémiologie du paludisme. A partir de cas index confirmés par PCR, nous avons décrit l’évolution de la prévalence en fonction de la distance aux cas, et avons étendu cette analyse aux études menées au Cambodge, au Brésil, en Thaïlande, aux Îles Salomon et au Sénégal. Au Cambodge, nous avons démontré que des poches de prévalence élevées d'infections à Plasmodium spp. subsistent, majoritairement causées par des infections de P. vivax, asymptomatiques et difficiles à détecter en routine. La zone d’influence de ces poches ne dépasse pas quelques kilomètres en bordure des zones forestières. Le travail en forêt est le facteur de risque le plus important à l’échelle de la population, et le risque s’étend à l’ensemble des habitants des villages forestiers. Au Cambodge, au Brésil et en Thaïlande, les cas index et secondaires sont très proches, géographiquement et dans le temps. Le Cambodge a intensifié son programme de lutte à l’échelle locale et introduit le traitement « radical » des infections récurrentes à P. vivax. Cependant, la détection passive des cas continuera à manquer la plupart des infections. Le risque homogène dans les villages forestiers pourrait justifier des campagnes de distribution massive d’antipaludéens. Le faible rayonnement géographique des clusters plaide en faveur d'approches réactives restreintes aux foyers avoisinants. En résumé, cette thèse a amélioré la compréhension du paludisme résiduel et propose de nouveaux outils qui aideront à son élimination.