Thèse soutenue

Rôle des inhibiteurs de PARP dans le mimétisme vasculaire des cellules tumorales mammaires

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Auteur / Autrice : Justine Chivot
Direction : Michèle Sabbah
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie moléculaire et cellulaire
Date : Soutenance le 15/09/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physiologie, Physiopathologie et Thérapeutique (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Saint-Antoine (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Xavier Houard
Examinateurs / Examinatrices : Mathieu Boissan, Thibault de La Motte Rouge
Rapporteurs / Rapporteuses : François Lallemand, Marc Vasse

Résumé

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Le cancer du sein, malgré les avancées thérapeutiques, reste la première cause de mortalité par cancer chez la femme en raison principalement de sa faculté à développer des métastases dans des tissus vitaux. Il est largement admis que les tumeurs ont besoin d’un apport sanguin pour survivre, croître et métastaser. Ce concept est inextricable à l’angiogenèse, processus qui correspond à la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins au sein d’une tumeur. Cependant, il est maintenant établi que la vasculogenèse tumorale n’est pas nécessairement attribuée aux seules cellules endothéliales. Dans certaines tumeurs les cellules tumorales elles-mêmes peuvent former des réseaux, un phénomène que l’on appelle mimétisme vasculaire (VM) et qui est souvent associé à des phénotypes hautement invasifs et métastatiques. Les inhibiteurs de poly-(ADP-ribose)-polymérase (PARPi) représentent une nouvelle arme thérapeutique dans les cancers du sein agressifs présentant une mutation des gènes suppresseurs de tumeurs BRCA1 et BRCA2. Ils exercent des activités anti-tumorales et des études récentes ont mis en évidence leurs effets anti-angiogéniques. En revanche leurs effets sur le mimétisme vasculaire restent peu étudiés dans le cadre du cancer du sein. Les objectifs de cette thèse ont été de déterminer les effets des PARPis sur la capacité des cellules tumorales mammaires à former des réseaux de mimétisme vasculaire, et à comprendre les mécanismes impliqués. In vitro à travers des expériences de formation de tubes nous avons pu montrer que 3 PARPis (Olaparib, Talazoparib et Veliparib) sont capables d’inhiber la formation de réseaux de plusieurs lignées classifiées triples négatives du cancer du sein. Cette inhibition est indépendante du statut BRCA des tumeurs. En explorant les mécanismes impliqués dans cette inhibition, nous avons pu mettre en évidence dans le sécrétome des cellules traitées par l’Olaparib une diminution de certaines protéines régulées par NF-κB et impliquées dans l’angiogenèse comme PTX3, Serpine-E1, uPA, VEGF et IL-8. De plus, lorsque le facteur NF-κB est inhibé par un inhibiteur spécifique, nous retrouvons les mêmes effets sur le VM que ceux observés par les traitements PARPi, confirmant l’implication de cette voie de signalisation. Nous avons également démontré que l’expression de la protéine PTX3 était suffisante pour contrecarrer les effets des PARPis sur la formation du VM. Les travaux présentés dans cette thèse ont permis de montrer que les inhibiteurs de PARP peuvent inhiber le VM dans les cellules agressives tumorales mammaires, et cela peut être expliqué par l’inhibition de la voie de signalisation NF-κB et des protéines régulées par cette voie et impliquées dans l’angiogenèse. Ces résultats suggèrent que l’inhibition de PARP pourrait avoir de nouvelles implications thérapeutiques pour les cancers du sein les plus agressifs.