Le role de l'anatomie cérébrale dans l'influence des gènes et de l'environnement sur les capacités cognitives et la psychopathologie
Auteur / Autrice : | Camille Michèle Williams |
Direction : | Franck Ramus, Hugo Peyre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences cognitives |
Date : | Soutenance le 29/09/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique (1985-....) |
Jury : | Président / Présidente : Simon R. Cox |
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Hoertel, Marion Noulhiane | |
Rapporteur / Rapporteuse : Simon R. Cox, Tinca Polderman |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L'objectif de cette thèse était d’examiner dans quelle mesure des mesures neuroanatomiques médient les effets des facteurs génétiques et environnementaux sur l'intelligence et la psychopathologie dans la cohorte UK Biobank. Dans les deux premiers articles, nous avons déterminé la meilleure manière d’ajuster les mesures globales (par exemple, le volume cérébral total, VCT) pour étudier l’effet des régions cérébrales indépendamment des mesures globales. Nous avons appliqué ces modèles en examinant les effets de l'âge et du sexe sur la neuroanatomie. Ces analyses ont été effectuées sur les volumes cérébraux (principalement de matière grise), les épaisseurs corticales, les surfaces corticales et leurs asymétries. Dans un troisième article, nous avons créé des mesures phénotypiques et génétiques de l'intelligence générale (facteur-g). Nous avons créé un facteur-g pour les participants du UK Biobank en corrigeant le biais d'échantillonnage et nous avons évalué sa validité. Nous avons ensuite mené une étude d'association pangénomique (GWAS) du facteur-g sur les individus de la cohorte UK Biobank sans données cérébrales (N=187 288) pour ensuite calculer un score polygénique du facteur-g (PGS) pour les individus avec des données cérébrales qui explique 7,6% de la variance de l'intelligence (N=26 819). Dans un quatrième article, nous avons créé des catégories de troubles psychiatriques en agrégeant les nombreuses mesures de santé mentale disponibles dans la cohorte UK Biobank. Nous avons examiné si la prévalence de ces troubles psychiatriques différait entre les individus avec un Haut Potentiel Intellectuel (HPI) et ceux d'intelligence moyenne. A partir du facteur-g corrigé pour le biais d'échantillonnage, nous avons montré que, contrairement à certaines affirmations, les individus HPI n’ont pas une prévalence plus élevée de troubles psychiatriques. Dans un cinquième article en préparation, nous avons créé des mesures phénotypiques et génétiques de psychopathologie. Nous avons effectué des analyses factorielles sur les 9 troubles psychiatriques pour extraire un facteur général de psychopathologie ainsi que des facteurs pour les troubles externalisés, internalisés, et les troubles de la pensée. Au niveau génétique, nous avons réalisé un GWAS de chaque trouble psychiatrique en excluant les individus avec des données cérébrales. Puis, nous avons méta-analysé nos résultats avec ceux des autres GWAS. À l'aide de modèles d’équations structurelles génomiques, nous avons appliqué la structure des modèles phénotypiques aux données génétiques pour identifier les influences génétiques sous-jacents à nos facteurs. Nous avons ensuite calculé les scores polygéniques (PGSs) des individus disposant de données cérébrales (N=26,610). Enfin, nous avons examiné si les mesures cérébrales globales médiaient les effets des facteurs génétiques (PGS) et environnementaux sur la psychopathologie. Dans un sixième article en préparation, notre objectif était d’identifier les mesures cérébrales globales et régionales qui médient les effets des PGS du facteur-g (calculé dans le troisième article) et de l'adversité de l'enfant sur le facteur-g. Les mesures globales étaient les principaux médiateurs des effets du PGS du facteur-g et de l'adversité de l'enfant sur le facteur-g. Bien que le VCT fût le médiateur cérébral le plus fort du PGS du facteur-g et de l'adversité de l'enfant, le VCT ne médiait que 7% de l'effet du PGS du facteur-g sur le facteur-g. Les études futures devraient donc explorer des mesures cérébrales alternatives. Cette thèse propose des recommandations pour modéliser les données neuroanatomiques et fournit des mesures phénotypiques et génétiques de l'intelligence générale, des troubles psychiatriques et de la psychopathologie pour les futures études sur UK Biobank. Elle contribue à l’élucidation des mécanismes cérébraux qui sous-tendent les effets des facteurs génétiques et environnementaux sur la cognition et la psychopathologie.