Thèse soutenue

Les théories implicites de l'intelligence : quel est leur impact sur l’engagement scolaire et universitaire et comment les modifier efficacement ?

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Auteur / Autrice : Léa Combette
Direction : Jean-Yves RotgéLiane Schmidt
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives
Date : Soutenance le 07/11/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut du cerveau (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Claude Croizet
Examinateurs / Examinatrices : Sébastien Goudeau, Alizée Lopez
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Claude Croizet, Annique Smeding

Résumé

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La littérature en psychologie sociale montre l’impact positif d’avoir un mindset malléable sur la motivation et la réussite scolaire. Cet impact serait médié par différents facteurs comportementaux et psychologiques tels que la persistance, l’adoption d’objectifs de réussite ou la réaction aux difficultés. Différentes études suggèrent également un lien entre mindset et engagement scolaire, mais ces études ne permettent pas de comprendre si - et par quels mécanismes - le mindset impacte la décision des élèves d’allouer du temps et de l'énergie aux activités scolaires. Dans la première partie de mon travail de thèse, trois études ont été menées pour répondre à cette question. L'Étude 1 testait l’hypothèse que les collégiens avec un mindset malléable passeraient plus de temps à travailler les mathématiques durant les confinements liés au COVID-19. Les résultats de cette étude montrent un impact de la régulation identifiée de la motivation, mais pas du mindset. L'Étude 2 faisait l’hypothèse que les participants avec un mindset malléable seraient plus susceptibles d’adopter des objectifs de maîtrise et par conséquent seraient moins tentés de se désinvestir d’une tâche de mathématiques suite à une situation d’exclusion sociale. Les résultats de deux expérimentations menées auprès de 80 et 34 participants ne montrent pas de lien entre mindset et objectifs de réussite. Une troisième expérimentation, menée sur un plus grand nombre de participants, permet néanmoins de répliquer, dans une population française, le lien entre mindset et objectifs de réussite. L'Étude 3 testait l’hypothèse qu’induire un mindset malléable impacterait la prise de décision des étudiants en situation scolaire. Les résultats de cette étude montrent qu’inciter les participants à adopter un mindset malléable diminue leur sensibilité à la difficulté des activités scolaires. L’objectif de la seconde partie était d’améliorer les interventions d’Énergie Jeunes en prenant en considération l’environnement des élèves. Le Projet 1 tentait de changer le mindset des professeurs de mathématiques. Les résultats montrent qu’animer une intervention mindset auprès des professeurs est une solution efficace pour augmenter l’impact des interventions sur le mindset des élèves. Le Projet 2 tentait de changer le mindset des parents. Les deux pilotes de ce projet n’ont pas permis de mener des analyses statistiques. Cependant, ils mettent en évidence la 7 nécessité de comprendre les freins au changement de la part des bénévoles et des établissements scolaires lorsqu’une nouvelle intervention est proposée. Dans le Projet 3, les spécificités de l’environnement n'étaient plus modifiées, mais intégrées dans les interventions. Les résultats de vingt-sept entretiens mettent en évidence trois freins pouvant diminuer l’efficacité des interventions délivrées dans les collèges ruraux : le manque d’utilité perçue de l’école, la perception de la mobilité comme un arrachement au tissu social et le manque de rôles modèles. Trois interventions ont alors été créées. Ce travail de thèse avait pour objectif de contribuer à la construction de nouvelles connaissances sur le mindset et sur la façon de le changer. L’originalité de ce projet était d’utiliser des données théoriques en psychologie sociale et en sciences de la décision et des données de terrain. Croiser des champs disciplinaires tels que la psychologie et les sciences de la décision était utile pour faire émerger de nouvelles hypothèses concernant les mécanismes expliquant l’impact du mindset sur les résultats scolaires. Prendre en considération les remontées de terrain a permis de mettre en évidence l’importance de prendre en considération l’environnement des élèves (1) pour assurer le déploiement des interventions, (2) pour créer des interventions cohérentes avec la réalité du terrain et les attentes des établissements et (3) pour, quand cela est possible, créer des interventions visant directement à modifier l’environnement des élèves.