Approche de thérapie cellulaire de la Myasthénie utilisant les cellules souches mésenchymateuses conditionnées
Auteur / Autrice : | Alexandra Clarissa Bayer Wildberger |
Direction : | Jean-Thomas Vilquin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Microbiologie et immunologie |
Date : | Soutenance le 29/09/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche en myologie (Paris ; 2014-....) |
Jury : | Président / Présidente : Onnik Agbulut |
Examinateurs / Examinatrices : Danièle Noël, Sophie Demeret | |
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Chapel, Laurence Lagneaux |
Mots clés
Résumé
Inflammatoires telles que l'interféron-γ (IFN-γ), qui peuvent altérer la physiologie et l'immunogénicité cellulaires. Notre équipe a développé une approche alternative consistant à co-cultiver les CSM avec des cellules mononucléées du sang périphérique (PBMC), et a montré que l’injection de cellules conditionnées de qualité recherche induit des améliorations cliniques dans un modèle murin humanisé (NSG-MG).Ici, dans une perspective clinique, nous avons d’abord validé l’utilisation de CSM de qualité clinique. Puis nous avons caractérisé l'expression génique et le profil phénotypique en comparant cellules non stimulées (CSMr), conditionnées (CSMc) ou stimulées par l’IFN-γ (CSMγ), et déduit leurs signatures spécifiques. Nous avons étudié leurs capacités fonctionnelles in vitro et in vivo, et identifié, dans leurs sécrétomes, des molécules potentiellement responsables du conditionnement et de l’immunomodulation. L'étude RNAseq a montré que les conditionnements par PBMC et IFN-γ dérégulaient l'expression de 244 gènes et 2089 gènes, respectivement, par rapport au profil des CSMr. Les CSMc surexprimaient CD26, CD273, CCL11, TNIP1 et TNIP3, et sous-exprimaient CILP et LGALS1. Les CSMγ surexprimaient IDO-1, TGF-β1, CXCL9, CXCL10, et des molécules d’HLA ou associées, comme attendu. Les principales voies de signalisation liées au CSMc comprenaient le remodelage de la matrice extracellulaire, la signalisation par des interleukines et l'immunosuppression, tandis que les voies de la réponse IFN-γ, la signalisation JAK-STAT et la réponse inflammatoire étaient associées aux CSMγ. Les signatures génétiques pour chaque traitement ont été validées par qPCR. Des différences phénotypiques ont été observées entre CSMc, CSMγ et CSMr. La signature de CSMc incluait une augmentation de CD54, CD273 et CD49a, sans modulation des HLA. Au contraire, l'expression de CD317, CD54 et HLA était augmentée en CSMγ. Les profils de regroupements étudiés par cytométrie de masse ont révélé 10 métaclusters. Les CSMr et les CSMc avaient des profils proches, à l'exception d'un cluster caractérisé par une forte empreinte immunomodulatrice, tandis que les CSMγ ont montré un profil complètement différent. Sur le plan fonctionnel le milieu conditionné (MC) des CSMc avait des capacités immunosuppressives in vitro plus puissantes sur la prolifération des cellules T que le MC des CSMr et CSMγ, et augmentait plus efficacement le pourcentage de Tregs. In vivo, les CSMc ont réduit de manière significative le score clinique des souris NSG-MG par rapport aux souris non traitées, dès la deuxième semaine post-injection. Enfin, l'analyse protéomique des MC produits par les PBMC seules, les CSMr seules et leurs cocultures a identifié 22 molécules potentiellement impliquées dans le conditionnement cellulaire, tandis que l’analyse du MC produit par les CSMc a identifié 44 molécules potentiellement impliquées dans l’immunomodulation. Ces résultats permettent de proposer des mécanismes d'action du conditionnement par les PBMC, et suggèrent l'utilisation des CSMc ou de leur MC pour réaliser une immunomodulation dans le cadre de la MG ou d'autres maladies auto-immunes.