Étude de la propension à la suie : impact de l'addition des alcools C3-C5 et de la variation de pression
Auteur / Autrice : | Renaud Jalain |
Direction : | Philippe Guibert, Guillaume Legros, Alexis Matynia |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Énergétique |
Date : | Soutenance le 12/07/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences mécaniques, acoustique, électronique et robotique de Paris (2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Jean Le Rond d'Alembert (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Djimédo Kondo |
Examinateurs / Examinatrices : Roselyne Friedenberg, Céline Morin, Benedetta Giulia Franzelli | |
Rapporteur / Rapporteuse : Guillaume Dayma, Xavier Mercier |
Résumé
Ce retour d’expérience scientifique s’intéresse à l’analyse de la propension à la production de suie d’une flamme d’éthylène. L’influence de deux modifications de la flamme a été étudiée : les conséquences de l’ajout d’un dopant oxygéné (alcool), en particulier, l’importance de la structure chimique de la molécule ; puis l’influence de la variation de pression pour une gamme sub-atmosphérique. Nous nous intéressons, dans un premier temps, au dopage de la flamme par les alcools ayant entre 3 et 5 carbones, d’abord en condition riche prémélangée puis non-prémélangée. Les profils de fraction molaire d’hydrocarbures en flamme de prémélange mettent en évidence un comportement commun à l’ensemble des alcools : le type d’alcool pilote grandement la production d’alcènes du même nombre de carbone que l’alcool. Ainsi la production d’alcène en fonction du type d’alcool évolue de la façon suivante : primaire < secondaire < tertiaire. Ces profils sont obtenus par l’analyse (chromatographie en phase gazeuse) de prélèvements gazeux à différentes hauteurs dans la flamme de prémélange. Des modélisations numériques supportent ces résultats expérimentaux, mais les mécanismes en l’état ne permettent pas de reproduire ce comportement. Dans un second temps, l’étude du dopage de flammes non-prémélangées rend compte directement de la propension à la production de suie. Dans cette configuration, le type d’alcool pilote aussi grandement la production de suies, ainsi, la même hiérarchie est retrouvée. Concernant l’influence de la pression, la flamme d’éthylène est soumise à différentes conditions de pression (entre 0,2 et 1 bar) et de débit massique de combustible (entre 1 et 4 mg/s). Le diagnostic optique MAE multi-longueurs d’onde permet d’obtenir les résultats suivants. L’augmentation du débit et de la pression augmente la propension à la production de suie, le taux de croissance est discuté en détail. De plus, la température des suies diminue avec l’augmentation de la pression, notamment à cause des pertes radiatives des suies. Cette baisse de température entraîne une augmentation du temps de résidence, permettant la formation de particules de suies plus matures. L’augmentation de ce temps de résidence, associé à la diminution inhérente de la diffusion avec la pression, amène la flamme à se fermer plus haut. Ainsi, contrairement à un postulat largement répandu, pour la gamme de pression étudiée, la hauteur de flamme dépend de la pression. Les mesures présentées ici pourraient s’avérer utiles pour la validation des modèles numériques s’intéressant à la production de suies.