Thèse soutenue

Emploi de la pierre en Grèce antique autour du Golfe de Corinthe

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Auteur / Autrice : Marilou de Vals
Direction : Laurent JolivetIsabelle Moretti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géologie
Date : Soutenance le 16/12/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Géosciences, ressources naturelles et environnement (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la Terre de Paris (2009-....)
Jury : Président / Présidente : Christian Gorini
Examinateurs / Examinatrices : Yannis A. Lolos, Romain Rubi, Amélie Perrier
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Bourquin, Sylvain Fachard

Résumé

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Cette thèse s’intéresse aux pierres de construction calcaires employées en contexte archéologique, dans la construction monumentale du VIIe siècle au Ier siècle avant J.-C. en Grèce continentale, plus précisément sur un ensemble de sites de l’est du Golfe de Corinthe. Contrairement aux marbres, les pierres calcaires et les carrières associées ont rarement fait l’objet d’une étude archéométrique et systématique, et des confusions sur la nature géologique des roches sont même courantes. Les principales questions abordées ici sont donc : (1) quels types de pierre sont mises en œuvre ? (2) D’où proviennent ces pierres employées ? (3) Pourquoi ces pierres ont-elles été choisies ? Cette thèse se base sur un travail de terrain extensif qui a permis de réaliser un inventaire des roches mises en œuvre et des carrières antiques. Il est combiné à l’étude des contextes géologiques et un travail historiographique important, nécessaires puisque le travail sur site archéologique est limité (travail sur des vestiges, sans échantillonnage). Le Golfe de Corinthe est un graben actif quaternaire : sur la marge sud affleurent des dépôts syn-rift, mis à jour suite à la surrection du Péloponnèse. Ce sont ces formations qui ont été exploitées par les constructeurs grecs et qui ont fournis la majorité des pôros, terme générique employé dès l’Antiquité pour désigner des roches récentes peu consolidées de type variés (grès, travertin, tuff, calcaire coquillier). Certains de ces faciès ont été importés, mais la majorité des sites exploite avant tout les ressources locales (calcaires durs, conglomérat ou grès en fonction de la géologie) : on observe une faible diversité de pierres pour chacun des sites (<5 faciès), et plus de 80% du volume de pierre représenté par un unique faciès local. Enfin, pour comprendre les choix de pierres par les constructeurs grecs, une étude des propriétés pétro-physiques de différents matériaux a été réalisée. La masse volumique était visiblement un des seules propriétés importantes. Un site possède des caractéristiques exceptionnelles : le sanctuaire de Delphes, où plus d’une vingtaine de faciès y ont été identifiés : les faciès locaux (calcaires, brèche et travertin) représentent un volume finalement assez faible. La moitié sont allochtones et représentent plus de 50% du volume de pierre mis en œuvre : la dune oolithique de Corinthe, le calcaire de Mégare, des pierres noires, des marbres cycladiques et attiques, mais aussi des grès variés dont l’origine reste à définir. Ces nouvelles données nous informent sur les échanges de pierres à l’échelle du Golfe dans l’Antiquité, et proposent des pistes sur l’étude des pierres calcaires utilisées dans la construction.