Thèse soutenue

Colorations rouge et orange de verres et glaçures sur céramique : étude du redox et de la cristallisation du cuivre

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Auteur / Autrice : Cécile Noirot
Direction : Laurent Cormier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique et chimie des matériaux
Date : Soutenance le 17/11/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physique et chimie des matériaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (Paris ; 1997-....)
Jury : Président / Présidente : Maguy Jaber
Examinateurs / Examinatrices : Atika Chemmi, Daniel R. Neuville, Daniel Caurant, Nadine Schibille
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Sciau, Aurélie Verney-Carron

Mots clés

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Résumé

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Le cuivre est un élément multivalent qui donne aux verres ou aux glaçures une coloration bleue (ions Cu2+), rouge, ou orange (nano ou micro-cristaux de cuivre métallique Cu0 ou de cuprite Cu2O). Ces colorations sont utilisées depuis le début de la manufacture verrière, et se retrouvent dans de nombreux verres archéologiques et historiques, ainsi que dans les glaçures sur céramique. Le contrôle du redox et de la cristallisation lors de l’élaboration des verres rouges ou orange repose cependant sur des recettes en grande partie empiriques. Elles nécessitent la réduction du cuivre à l’aide d’agents réducteurs et/ou d’une atmosphère de fusion réductrice. D’autre part, les procédés de fabrications anciens sont mal connus. L’objectif de cette thèse est d’étudier l’état redox et la cristallisation du cuivre dans les verres silicatés à différentes étapes de l’élaboration de verres rouges et orange. Ainsi, on vérifie que lors de fusions sous air, l’étain permet la réduction du cuivre. On montre que cette réduction continue en même temps que la cristallisation de Cu0 pendant une deuxième étape de recuit. En atmosphère réductrice, on constate que la réduction et la cristallisation peuvent avoir lieu conjointement dans un verre à l’état liquide, mais aussi lors d’un recuit sans fusion réductrice préalable. L’étude est élargie à l’analyse de six tesselles de mosaïque romaines (4eme siècle) rouges et orange. Les parties rouges, colorées par Cu0, et orange, colorées par Cu2O mélangé avec Cu+, coexistent sous forme de rayures dans deux tesselles. L’analyse des compositions établit que les rayures correspondent au même verre de base auquel Cu, Sn et Pb ont été ajoutés, à de plus fortes concentrations pour les parties oranges. Les colorations par Cu2O ne sont pas utilisées en production modernes mais courantes dans les verres archéologiques, et corrélées avec de fortes proportion en cuivre, et souvent en plomb. A partir de nos résultats et d’un bilan de la littérature, un groupe de compositions [haut Cu/ bas Pb] est proposé, et le rôle du plomb dans la formation de Cu2O et la forme de cristaux est discuté. On montre que de fortes concentrations en cuivre et en plomb modifient peu le redox du cuivre. Nos résultats attestent que le choix de la durée et de la température de fusion de verres riches en cuivre et en plomb sont des leviers de contrôle du redox pour obtenir la cristallisation de Cu2O.