Trous noirs massifs au-delà de la limite d'Eddington
Auteur / Autrice : | Warren Massonneau |
Direction : | Marta Volonteri |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Astronomie et astrophysique |
Date : | Soutenance le 06/12/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Astronomie et astrophysique d'Île-de-France (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'astrophysique de Paris (1936-....) |
Jury : | Président / Présidente : Benoît Semelin |
Examinateurs / Examinatrices : Raffaella Schneider, Michaela Hirschmann | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Luca Ciotti, Sadegh Khochfar |
Mots clés
Résumé
Des décennies d'observations du ciel ont conduit à la conclusion qu'au centre de la plupart des galaxies se trouvait un object compact massif de 10^6 à 10^10 Msun connu sous le nom de trou noir supermassif (TNSM). Plusieurs relations associant TNSMs et propriétés de leurs hôtes ont été établies et il est désormais communément admis que les galaxies et TNSMs évoluent ensemble. Par exemple, les TNSMs peuvent croître à l'aide du gaz fourni par les galaxies, et sont capables de convertir efficacement une partie de ce gaz accrété sous forme de rayonnement, de vents et de jets. L'injection d'énergie par ces mécanismes a un certain effet sur la galaxie, généralement appelé rétroaction. Les TNSMs qui accrètent et produisent des rayonnements par le biais de leurs disques d'accrétion sont appelés noyaux actifs de galaxie, et les plus lumineux d'entre eux, qui peuvent briller beaucoup plus que leur galaxie hôte, sont appelés quasars. Certains de ces quasars sont détectés moins de 1 Gyr après le Big Bang, et leurs TNSMs ont une masse ≳10^9 Msun. Cela implique que ces objets compacts ont dû croître extrêmement rapidement ou à partir de graines très massives. Il s'agit de l'un des principaux problèmes non résolus en astrophysique, où un scénario d'accrétion standard limité par Eddington ne peut expliquer la population de quasars observée à haut redshift. Un certain nombre de scénarios différents ont été proposés pour expliquer la présence de ces TNSMs et celui considéré dans cette thèse invoque l'accrétion au-delà de la limite d'Eddington. L'accrétion super-Eddington a été discutée à la fois d'un point de vue théorique et observationnel. Ce régime est caractérisé par des taux d'accrétion très élevés qui, s'ils sont capables d'alimenter les TNSMs pendant des temps suffisamment longs, permettraient une croissance plus rapide par rapport aux hypothèses ''standard''. L'accrétion à des taux aussi élevés peut avoir des conséquences sur la quantité d'énergie libérée dans les alentours de l'objet compact, impactant ainsi l'environnement dans lequel le TNSM se trouve. Cela pourrait conduire à un arrêt total de la croissance des TNSMs, ayant ainsi l'effet inverse de celui recherché. Les simulations idéalisées présentées dans cette thèse ont pour but de fournir une meilleure compréhension de l'impact de l'accrétion super-Eddington sur la croissance des TNs. En ajoutant un TN au centre d'une galaxie émergente au sein d'un halo isolé de matière noire, nous avons pu mener une étude sur la dépendance des paramètres concernant la croissance du TN. Nous avons étudié l'impact global sur les flux de gaz entrants et sortants, en faisant varier les efficacités de rétroaction et les modes d'injection dans le régime super-Eddington. Selon les hypothèses explorées dans cette thèse, ces simulations ont montré que la rétroaction super-Eddington empêche efficacement et rapidement d'autres épisodes super-Eddington. Nos résultats suggèrent également qu'avec la bonne combinaison de spin du TN et de rétroaction super-Eddington, il peut y avoir une possibilité pour une croissance légèrement au-delà de la limite. Une étude ultérieure de l'évolution du spin du TN pendant les phases super-Eddington couplées à des épisodes sous-Eddington, a révélé que les TNs en rotation lente peuvent obtenir une croissance super-Eddington efficace pendant une courte durée, avant d'inévitablement accélérer leur rotation et cesser d'accréter à super-Eddington.