Thèse soutenue

Dépistage organisé du cancer du col de l’utérus : déterminants de recours et inégalités sociales. Le programme de Dépistage Organisé du Cancer du Col de l’Utérus sur le site pilote du Val-de-Marne

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Auteur / Autrice : Céline Audiger
Direction : Gwenn MenvielleAudrey Bochaton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Épidémiologie sociale
Date : Soutenance le 29/09/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé publique (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Laurent Rigal
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Olicard
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Rigal, Xavier Carcopino

Mots clés

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Résumé

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Les intérêts d’un dépistage organisé en termes de réduction d’incidence et de mortalité du cancer du col de l’utérus (CCU), grâce à une augmentation de la couverture du dépistage du CCU, ont été démontrés dans la littérature internationale. En vue de la généralisation du dépistage organisé du CCU (DOCCU) au niveau national en France, une étude a été menée sur 13 départements expérimentaux dont le Val-de-Marne à partir de 2010 et a montré une augmentation de la couverture de 12 points à la suite de l’implémentation de ce programme. Toutefois, ni les déterminants de recours au DOCCU ni les inégalités sociales de participation n’ont été analysés. L’objectif de ce travail de thèse était d’identifier les déterminants de recours au DOCCU et d’analyser les inégalités de participation au dépistage du CCU sur le site pilote du Val-de-Marne. Ce travail s’est appuyé sur un échantillon conséquent de femmes (supérieur à 200 000) avec des données issues de l’assurance maladie. Dans une première analyse conduite chez les femmes ayant été invitées au DOCCU, nous avons mis en évidence l’importance de l’âge et du niveau-socioéconomique du quartier de résidence dans le recours au dépistage. Au-delà de la seule position socioéconomique, nos résultats suggèrent l’importance du cumul des vulnérabilités, qui semble particulièrement important dans la tranche d’âge 35-45 ans où l’impact du poids de la famille serait majeur chez les femmes résidant dans des quartiers socialement défavorisés. Nous pouvons supposer que ces femmes priorisent les soins d’urgence et de traitement, la prévention étant reléguée au deuxième plan. Par ailleurs, les difficultés logistiques et les frais liés à une garde d’enfants afin de réaliser un dépistage du CCU ne sont pas négligeables en plus du coût de la consultation médicale souvent déjà élevé. Dans une deuxième analyse, nous avons étudié les inégalités sociales de recours au dépistage. Nos travaux montrent que les inégalités sociales restent globalement stables ou se réduisent légèrement lorsque l’on tient compte du DOCCU. Toutefois les inégalités de recours selon les classes d’âge se creusent, le programme semblant favoriser la participation chez les femmes plus jeunes. Le dépistage organisé est maintenant en déploiement sur toute la France. Améliorer l’accès au dépistage pour toutes les catégories de population et notamment les plus vulnérables est essentiel. La combinaison d’une multitude de facteurs est la clef pour réduire les inégalités sociales de participation. D’après nos résultats, la barrière financière demeure un obstacle majeur dans ce dépistage et doit être supprimée. Développer de multiples interventions en direction des professionnels de santé et des femmes est également nécessaire afin d’augmenter la participation et de réduire au mieux les inégalités de participation.